Dans l'Évangile du premier dimanche de l'Avent, il est question du passage de Dieu dans nos vies. Mais d'une visite si ténue, si discrète, que pourrions bien la rater. C'est pourquoi il nous faut devenir veilleurs. Commentaires de la bibliste Régine Maire.
Évangile du premier dimanche de l'Avent (Mc 13, 33-37)
Jésus disait à ses disciples : « Prenez garde, restez éveillés : car vous ne savez pas quand ce sera le moment. C’est comme un homme parti en voyage : en quittant sa maison, il a donné tout pouvoir à ses serviteurs, fixé à chacun son travail, et demandé au portier de veiller.
Veillez donc, car vous ne savez pas quand vient le maître de la maison, le soir ou à minuit, au chant du coq ou le matin ; s’il arrive à l’improviste, il ne faudrait pas qu’il vous trouve endormis.
Ce que je vous dis là, je le dis à tous : Veillez ! »
Source : AELF
C'est un discours eschatologique que Jésus adresse à ses disciples dans le chapitre 13 de l'évangile de Marc. "Eschatologique", c'est-à-dire qui concerne la fin du monde, la fin des temps et de l'histoire humaine. "À l'époque de Jésus, c'était quelque chose dont on parlait avec beaucoup d'aisance", rappelle Régine Maire. Depuis deux siècles en effet, les prophètes annonçaient le retour du fils de l'homme "avec une dimension de révélation"... Dans ce contexte, les évangélistes "ont saisi l'opportunité dans l'Évangile de parler de cette fin du monde".
L'évangéliste Marc aborde donc la question de la fin des temps mais au fond pour ne rien nous apprendre, si ce n'est que l'on n'en sait rien. "Quant à ce jour et à cette heure-là, nul ne les connaît, pas même les anges dans le ciel, pas même le Fils, mais seulement le Père", dit Jésus (Mc 13, 32). Dès lors, pourquoi cette mise en garde ? La veille revêt dans cet évangile un aspect précipité, il semble urgent d'attendre !
Être suffisamment libre intérieurement pour sortir de son propre brouhaha, et saisir les petits signes qui me font deviner la présence du Christ
Que signifie cette injonction de Jésus : "Veillez" ? Il nous demande d'écouter, de regarder, d'être attentif... mais à quoi ? Et si c'était aux petites choses ? "J'ai souvenir, quand j'étais guide, raconte Régine Maire, j'ai souvenir de certaines veilles, la nuit... Et finalement je me dis que ce que l'on entend dans la veille de nuit, ce sont les toutes petites choses, des insectes, un ruisseau qui coule. Je me dis que veiller la nuit, c'est être attentif d'abord aux petites choses."
Il s'agit "d'être suffisamment libre intérieurement pour sortir de son propre brouhaha", explique la bibliste. Tout l'enjeu est de savoir repérer, de "saisir les petits signes, les intuitions que me donne l'Esprit et qui me font deviner, même trouver, le Christ dans ma vie, dans les événements, ou dans les rencontres, ou dans le contact que j'ai avec les autres, ou dans la prière".
En ce premier dimanche de l'Avent, il est question d'attente : les chrétiens se préparent à la fête de Noël et à la venue du Messie. Pour Régine Maire il y a trois sortes d'attentes. Il y a "l'attente dans l'incertitude du résultat" comme lorsque l'on cherche du travail. Il y a aussi "l'attente plus fébrile", comme "celle de la fiancée qui attend son fiancé et qui ne pense qu'à ça". Il y aussi "l'attente confiante", qui ressemble selon la bibliste à celle de la femme enceinte qui sait que le fruit de cette attente va venir.
L'attente de l'Avent ressemble à cette dernière : nous avons la certitude que le Messie va venir. Et même, nous savons qu'il est déjà là. "Nous avons suffisamment d'éléments dans l'Écriture pour savoir que Jésus n'est pas parti en voyage mais qu'il nous a envoyé l'Esprit pour être toujours avec nous", souligne Régine Maire.
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