Ce qu'il y a de déroutant dans la prière c’est le vide, le silence, ce que l'on n'entend pas... On croit alors que Dieu est absent. Mais est-ce parce que l'on ne ressent ni émotion ni sensation que l'on doit cesser de prier ? De quoi est-on censés faire l'expérience quand on prie ?
Dans notre société contemporaine, "il y a une vraie demande de faire l’expérience de Dieu", observe Xavier Accart, rédacteur en chef du mensuel Prier et auteur de "L'Art de la prière - 50 méthodes éprouvées pour faire l'expérience de Dieu" (éd. Emmanuel, 2022). Mais le désir de Dieu n’empêche pas d’être pris par le doute, le manque de temps, les distractions… Autant de freins qui nous détournent de la prière.
Il y a aussi quelque chose de déroutant dans la prière, surtout quand on la découvre, c’est le manque de ressenti. À une époque où les réseaux sociaux, les séries ou les jeu vidéo omniprésents ne cessent de nous faire ressentir des émotions, il peut être d'autant plus difficile de prier. "Quand on prie, on est souvent face à une forme de vide, explique Xavier Accart, tout nous paraît plus pressant que cette activité gratuite dont on ne voit pas tout de suite le fruit."
Comme le disait sainte Thérèse d’Avila, il faut avoir de la volonté pour prier. La prière, cela s’apprend. "Benoît XVI disait que c’est un art qui doit toujours se réapprendre", rappelle Xavier Accart. Sans doute a-t-on un peu trop délaissé l’apprentissage de la prière dans les diocèses, suggère le rédacteur en chef du mensuel Prier. Il n'est en tout cas jamais trop tard pour s'y mettre et en découvrir les bienfaits !
Comment organiser son temps ? Que dire ? Comment placer son corps ? Quand on veut prier et que l’on n’en a pas l’habitude, une méthode peut être utile, voire nécessaire. "La nécessité d’une méthode est d’abord importante au début de l’itinéraire spirituel, plus on avance plus la prière se simplifie", nous assure Xavier Accart.
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Oraison, lectio divina, chapelet, louange, chapelet, journal spirituel, exercices de saint Ignace… Ce sont autant de formes de prières qui existent dans la tradition chrétienne. Autant de méthodes qui nous aident à entrer en relation avec Dieu.
Nous vivons aujourd'hui dans un climat de "néospiritualité", selon l'expression de Jean-Marie Gueullette, auteur de "La spiritualité est américaine" (éd. Cerf, 2021). Une époque où l'on a perdu de vue certains fondamentaux dans la pratique de la prière.
Aussi, Xavier Accart rappelle-t-il que "la prière naît dans la liturgie, cette grande prière de l’Église depuis 2.000 ans". Il invite donc à nous rapprocher des communautés chrétiennes. Il rappelle aussi que la prière s’appuie sur la parole de Dieu, qu’il faut savoir "accueillir" et "intérioriser".
Il faut enfin envisager la prière comme un acte de foi. La foi, qui "n’est pas la simple croyance mais une capacité qui va nous permettre de toucher mystérieusement Dieu". Dans la prière, même si on ne voit pas Dieu présent, on sait "avec certitude" qu’il est là. La foi, c'est "cette vertu surnaturelle qui nous permet de sortir de l’orbite de notre moi", décrit Xavier Accart. "Sans la foi notre prière revient vers nous", comme le disait saint Jean Climaque, moine syrien de la fin du VIe siècle.
Dans le souci de s’adresser au plus grand nombre et avec curiosité, Pauline de Torsiac sollicite théologiens et biblistes pour un échange enthousiaste sur les fondamentaux de la foi chrétienne.
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