"Femme, grande est ta foi ! "
Méditation de l'évangile (Mt 15, 21-28) par le père Bernard Devert
Chant final: "Je crie vers toi, sauve moi" par la communauté de l'Emmanuel
En ce temps-là,
Jésus se retira dans la région de Tyr et de Sidon.
Voici qu’une Cananéenne, venue de ces territoires,
disait en criant :
« Prends pitié de moi, Seigneur, fils de David !
Ma fille est tourmentée par un démon. »
Mais il ne lui répondit pas un mot.
Les disciples s’approchèrent pour lui demander :
« Renvoie-la,
car elle nous poursuit de ses cris ! »
Jésus répondit :
« Je n’ai été envoyé
qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël. »
Mais elle vint se prosterner devant lui en disant :
« Seigneur, viens à mon secours ! »
Il répondit :
« Il n’est pas bien de prendre le pain des enfants
et de le jeter aux petits chiens. »
Elle reprit :
« Oui, Seigneur ;
mais justement, les petits chiens mangent les miettes
qui tombent de la table de leurs maîtres. »
Jésus répondit :
« Femme, grande est ta foi,
que tout se passe pour toi comme tu le veux ! »
Et, à l’heure même, sa fille fut guérie.
Source : AELF
Emerveillement de Jésus devant cette femme païenne, étrangère, de nationalité syro-phénicienne, confrontée à la maladie de sa petite-fille, emmurée dans une possession.
L’amour fait tomber les murs. J’ai entendu le craquement de l’âme, dit Bernanos.
Voici que cette maman s’approche de Jésus dans cette conviction qu’Il peut délivrer son enfant du malheur innocent qui l’accable.
Il s’ensuit une rencontre se révélant une double ouverture pour cette femme et pour Jésus. Cette femme étrangère va créer une telle étrangeté que la foi y trouve pleinement sa place. Tout est déplacé.
Les différences respectées sont surmontées. Le pain rompu et partagé laisse des miettes, transformant les relations. Tout ce qui monte converge, rappelle si justement Teilhard de Chardin.
Il me souvient de cette jeune femme se présentant comme éloignée de l’Eglise qui, pour la célébration de funérailles de sa mère, me demanda de lire seulement ce passage de l’Evangile. J’osai lui demander pourquoi. Elle me répondit que sa vie était émiettée, précisant son espoir d’une unité intérieure qui lui permettrait le partage, fut-il des miettes, de ce que sa maman avait tenté de lui transmettre,
Comme cette personne endeuillée était proche de la syro-phénicienne. Deux êtres désarmés qui s’approchent de Jésus pour saisir combien son humanité est une vraie nourriture : un pain pour la vie.
Qui d’entre nous n’a pas recueilli parfois ces miettes dans une relation, dans une conversation laissant de telles traces qu’elles émiettent les doutes, les incompréhensions : une vie nouvelle alors s’éveille.
Seigneur donne-moi d’assimiler ces miettes, don du partage de ta vie que tu romps pour chacun d’entre nous.
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