Dans le parcours de Frère Benjamin, prêtre salésien, rien n’est évident. Converti à l’âge de neuf ans, il est aujourd’hui directeur du collège Giel Don Bosco, en Normandie. Un parcours semé de questionnements, de changements et d’expériences dont il parle dans son livre "Tu as du prix aux yeux de Dieu" (éd. Artège).
C’est à l’âge de neuf ans que Frère Benjamin rencontre Dieu. Alors qu’il passe la journée au sanctuaire de Notre-Dame de Grâces, à Cotignac (Var), avec sa mère, ils sont tous les deux interpellés par un "livre bleu" qui démontre scientifiquement que les apparitions de la Vierge aux enfants, au XVIe siècle, sont réelles. Ce livre change sa vie : le petit Benjamin se convertit. Abandonné par son père à la naissance, il a "l'impression d’avoir grandi avec un poumon en moins". "J’arrive à l’adolescence essoufflé", confie-t-il. Cette absence, il a réussi à la combler grâce à la foi.
Mais à 18 ans, Benjamin, qui veut devenir prêtre, entre dans "la nuit de la foi". Jusqu’à ses 26 ans, il ne ressent plus rien de Dieu et questionne son authenticité. "Ça m'a mis dans tous mes états", se souvient-il. Il n’a pourtant jamais renoncé à porter sa croix, "même en boîte de nuit !" Pour lui, renier Jésus a été "un risque immense". Même dans les périodes de doutes, il s’en remettait à lui.
Aujourd’hui, le frère Benjamin est directeur du collège Giel Don Bosco, en Normandie. Il cumule les activités de prêtre salésien, d’éducateur, de professeur, d’animateur de chorale et partage son quotidien sur les réseaux sociaux. "On a plusieurs vies !" se réjouit-il.
La pédagogie de Don Bosco "a le mérite d’être très simple". Si elle est assez connue dans le monde, elle s’affirme peu à peu en France. L’idée est d’accompagner les jeunes, de les responsabiliser pour qu’ils se fassent confiance. Parmi la centaine de collégiens à Giel, très peu viennent de familles pratiquantes. Pourtant, ils sont une cinquantaine à se rendre à l’aumônerie ou à l’adoration. "On part de zéro et c’est génial !" souligne le frère Benjamin, qui rappelle l’importance qu’accordait Don Bosco au bien des âmes.
Dans son livre, le frère Benjamin évoque les pièges de la prêtrise. "On doit être vigilants, avoir des garde-fous pour ne pas tomber." Face au nombre de prêtres "qui tombent", justement, l'intervenant se dote de "garde-fous indispensables", parmi lesquels la prière des laïcs. S’y ajoutent la correction fraternelle au sein de la communauté ou l’analyse des failles des autres prêtres, pour comprendre les embûches. "En plus, quand on mène une évangélisation un peu médiatique, ça peut être casse-gueule", souligne-t-il.
Frère Benjamin répond sans filtre aux questions sur le célibat des prêtres, le renoncement à la paternité ou le mystère du sacerdoce. Il évoque les "trois P" auxquels les prêtres doivent renoncer : "le plaisir, le pognon, et le pouvoir". Ces trois P, c'est "Satan qui en est l'instigateur". Le prêtre salésien invite aussi à mettre de côté les attentes et les exigences vis-à-vis du Christ, qui "polluent la relation".
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