"Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits"
Méditation de l'évangile (Mt 18, 1-5.10.12-14) par la Pasteure Héléna Vicario
Chant final : "Mon Berger (Alléluia)" par le groupe Glorious
À ce moment-là, les disciples s’approchèrent de Jésus et lui dirent :
« Qui donc est le plus grand
dans le royaume des Cieux ? »
Alors Jésus appela un petit enfant ;
il le plaça au milieu d’eux,
et il déclara :
« Amen, je vous le dis :
si vous ne changez pas
pour devenir comme les enfants,
vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux.
Mais celui qui se fera petit comme cet enfant,
celui-là est le plus grand dans le royaume des Cieux.
Et celui qui accueille un enfant comme celui-ci en mon nom,
il m’accueille, moi.
Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits,
car, je vous le dis, leurs anges dans les cieux
voient sans cesse la face de mon Père qui est aux cieux.
Quel est votre avis ?
Si un homme possède cent brebis
et que l’une d’entre elles s’égare,
ne va-t-il pas laisser les 99 autres
dans la montagne
pour partir à la recherche de la brebis égarée ?
Et, s’il arrive à la retrouver,
amen, je vous le dis :
il se réjouit pour elle
plus que pour les 99
qui ne se sont pas égarées.
Ainsi, votre Père qui est aux cieux
ne veut pas qu’un seul de ces petits soit perdu. »
Source : AELF
Dans une société où la logique de la puissance est à l’œuvre, où l’on brigue des postes dans la fascination du pouvoir, où collectivement on s’engouffre dans le toujours plus, dans la surconsommation alors même que nos ressources sont limitées, il peut être reposant d’écouter au cœur de l’été cet appel à être petit. A se détourner des logiques de puissance, à accepter d’être sur un chemin de détachement.
Noël est loin et pourtant dans ce texte son appel se fait retentir. Initions dès aujourd’hui le chemin vers Bethléem. Le chemin sera long jusqu’à cette étable où nous reconnaîtrons le roi des rois dans un bébé placé dans une mangeoire. Ce changement de regard du plus grand vers le plus humble, ce cheminement qui nous mène à voir la grandeur dans ce qui est petit, en devenir, pas tout à fait achevé, c’est le fruit d’un long processus de dépouillement. Mais nous y gagnerons une certaine sérénité, une paix certaine qui nous invitera à nous mettre à l’école des enfants que nous rencontrerons.
« Celui qui accueille un enfant comme celui-ci en mon nom, il m’accueille, moi. » dit Jésus. Accueillir un enfant au nom du Seigneur, c’est le reconnaître comme notre professeur, un professeur en joie de vivre, en espièglerie mais surtout en confiance. Ce lien de confiance sur lequel je dois veiller sans cesse, pour en être digne, pour éviter à tout prix qu’il ne soit brisé. Si le sentier devient trop dur pour l’enfant, s’il ne peut suivre le troupeau, s’il s’égare, tout arrêter, tout laisser en plan pour aller le chercher, car la société entière doit marcher au pas du plus petit et ne laisser personne sur le bord du chemin. Refuser tous les jours de notre vie comme Dostoïevski avant nous qu’une larme d’enfant soit le prix à payer pour le bon fonctionnement du monde.
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