Guillaume Robert : "grandir en petitesse" pour le service des jeunes

Rien ne le préparait à relever ce défi. Guillaume Robert évoluait dans la même entreprise depuis 27 ans. Mais plus le temps avance, plus il ressent qu'il "manque une dimension à sa vie" et accepte de diriger la pastorale des jeunes à Rouen.

S’engager à la pastorale : l’aboutissement d’un long cheminement

Le long travail de discernement de Guillaume Robert commence il y a plus de 30 ans. "Un mois d’août 1989, le Christ m’a dit de le suivre". Prendre en charge la pastorale des jeunes, aujourd’hui, c’est suivre le Seigneur en conciliant une vie de couple et de père de famille. Si Guillaume Robert a longtemps cherché à comprendre le sens de ce message, il s'impose maintenant clairement à lui.

Des 27 années passées dans le monde de l’entreprise, Guillaume Robert a de bons souvenirs. Mais il se dit marqué par "l’immédiateté et la nécessité d’une réponse rapide qui pousse à décider vite". Loin de là, la pédagogie ignacienne qui lui est chère lui permet de mûrir ses décisions par la prière et par l'échange. Guillaume Robert s’aide du discernement des esprits pour prendre ses décisions, pour "faire la part des choses et voir ce qui [l]e rend heureux". Cela l’aide à prendre des "décisions éclairées" et à progresser dans la connaissance intérieure du Christ.

Transmettre, une  nécessité absolue

"Il est urgent d’aider la jeune génération à prendre soin de la dimension spirituelle qui l'habite". C’est poussé par cette urgence que Guillaume Robert a accepté de prendre en main la pastorale des jeunes en janvier 2022, à Rouen. "C’est la jeune génération qui va annoncer l'évangile dans le monde de demain". Sentant qu’il manquait une dimension à sa vie, ce père de quatre grands enfants voulait servir Dieu ouvertement : "j’ai remis ça dans les mains du Seigneur".

Comme avec ses enfants, Guillaume Robert veut donner aux jeunes des "clés de compréhension sur le monde et sur eux-mêmes". En les invitant à se faire confiance, il invite les jeunes à oser la rencontre avec le Christ. "Je m’étonne de leur soif de silence. Ils donnent l’impression d’être perdus, de ne pas avoir de repères", souligne Guillaume Robert, qui condamne les réseaux sociaux. Sur TikTok ou sur Instagram, les jeunes "sont consommés avant d’être consommateurs". Pourtant, parmi les activités proposées, l’adoration à la côte : elle "permet de se retrouver sans portable, face à l’eucharistie, en totale harmonie".

Partant du constat que les chrétiens ont du mal à affirmer leur foi, Guillaume Robert insiste sur le rôle des pèlerinages ou des camps d’été, qui permettent "de cheminer ensemble". Et pour que ce soit un succès, certains ingrédients sont essentiels : "un temps d’enseignement, un temps de service ou un temps d’évangélisation".

"L'aumônerie d’aujourd’hui n’a plus le même visage"

À Rouen, c’est une équipe de trois salariés et d’une jeune en service civique qui encadre les jeunes âgés de 11 à 35 ans. Guillaume Robert est fréquemment en contact avec les animateurs d'aumônerie, qui "entretiennent grande proximité avec leurs jeunes". Tous semblent avoir soif de rendre service, et ils le font notamment grâce aux activités proposées par l’aumônerie : "ils partagent leurs peines mais aussi leurs joies et sont heureux dans le service".

"Aujourd’hui, l’aumônerie n’a plus le même visage : il faut changer les méthodes", souligne Guillaume Robert. Cela se fait par exemple en conjuguant les temps d’adoration à des rencontres œcuméniques ou à des "escape games". Pour que les jeunes se sentent à leur place à la pastorale de Rouen, ils sont aussi libres de proposer des activités. Guillaume Robert se dit "très heureux et reconnaissant d’avoir été appelé par le diocèse à ce poste". Et d’ajouter que "grandir en petitesse est un chemin de bonheur qui [l]e fait progresser en humilité".