Yvonne Schneider Maunoury est intervenante au collège des Bernardins et spécialiste de l'histoire des fêtes chrétiennes et juives. Elle est l'invitée de Noémie Marijon et nous raconte l'origine de la fête juive d'Hanoucca ou fête de la lumière.
Le mot hanoucca veut dire "inauguration". Cette fête a été instituée par les sages d'Israël pour faire mémoire de l'inauguration du temple après la victoire de Judas Maccabée sur l'occupant grec suite à une guerre violente de trois ans. En 164, il récupère le mont du Temple, lieu le plus sacré du judaïsme. Cette histoire est racontée dans le Livre des martyrs d'Israël et le Livre des Maccabées qu'on retrouve uniquement dans la Bible grecque dont se servent les catholiques. Les juifs ne lisent peu ces livres car il n'y a pas d'original en hébreux.
Ce qu'il faut retenir de cette reprise du temple par Judas Maccabée, ce n'est pas le triomphe militaire mais la victoire de la lumière appelé également "le miracle du chandelier" rappelle Yvonne Schneider Maunoury. Le chandelier à sept branches est le symbole d'Israël. "Un chandelier à sept branches [...] à huile, placé devant l'arche d'alliance devant le Saint des Saints pour dire : là est la présence divine" explique Yvonne Schneider Maunoury.
La tradition raconte qu'à l'époque il fallait huit jours pour produire l'huile Sainte qui allumait le chandelier. Après avoir trouvé et utilisé une petite fiole d'huile sainte scellée du sceau du grand prêtre censée flamber pendant une demi journée uniquement, la flamme brûlera finalement pendant huit jours : c'est le miracle du chandelier ou miracle de la lumière. "Le principal commandement de la fête d'Hanoucca c'est cette allumage des bougies qui a sept branches plus une." La dernière sert de serviteur. On appelle ce chandelier la "hanouccia".
A nous tous, nous sommes une lumière puissante. Va-t-en obscurité vers le noir, fuis devant la lumière.
Pendant la période d'Hanoucca, les membres d'une même famille ont chacun leur "hanouccia" et allument chaque jour une nouvelle branche. "C'est un temps très fort de méditation sur cette victoire, sur cette espérance, qu'envers et contre tout, la lumière de la Torah, qui est la lumière divine, traversera les plus grandes ténèbres" explique l'intervenante au collège des Bernardins.
"Ce sont deux fêtes joyeuses et familiales" explique Yvonne Schneider Maunoury, avec chacune une présence importante des enfants. Lors de la fête d'Hanoucca, les enfants juifs vont jouer à la toupie. Une toupie à quatre faces faisant chacune référence à des événements de l'histoire juive. "C'est un jeu qui est très important car c'est l'occasion de transmettre l'histoire" résume Yvonne Schneider Maunoury. "Il y a cette commune espérance, qui est tellement utile dans notre temps, que la lumière triomphera et ça, ça nous est commun" conclut-elle.
Suivez l’actualité nationale et régionale chaque jour
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !