« Il leur défendit vivement de parler de lui. Ainsi devait s’accomplir la parole d’Isaïe » (Mt 12, 14-21)
Méditation par Mgr Emmanuel Gobillard
Chant Final :"Voici le serviteur" de la Communauté de l'Emmanuel
En ce temps-là,
une fois sortis de la synagogue,
les pharisiens se réunirent en conseil contre Jésus
pour voir comment le faire périr.
Jésus, l’ayant appris, se retira de là ;
beaucoup de gens le suivirent, et il les guérit tous.
Mais il leur défendit vivement
de parler de lui.
Ainsi devait s’accomplir
la parole prononcée par le prophète Isaïe :
Voici mon serviteur que j’ai choisi,
mon bien-aimé en qui je trouve mon bonheur.
Je ferai reposer sur lui mon Esprit,
aux nations il fera connaître le jugement.
Il ne cherchera pas querelle, il ne criera pas,
on n’entendra pas sa voix sur les places publiques.
Il n’écrasera pas le roseau froissé,
il n’éteindra pas la mèche qui faiblit,
jusqu’à ce qu’il ait fait triompher le jugement.
Les nations mettront en son nom leur espérance.
Source : AELF
Aujourd’hui nous contemplons dans l’évangile la prudence de Jésus. Même s’il a été mis à mort, même s’il était suffisamment libre pour accepter de mourir, de donner sa vie par amour et pour le salut du monde, le Seigneur n’est pas un va-t’en guerre, il est l’homme prudent par excellence et c’est pour cela que lorsqu’il est menacé de mort par les pharisiens, il se retire. La prudence c’est une vertu difficile, c’est de se donner les moyens d’atteindre le but qu’on s’est fixé. On croit trop souvent que c’est de ne pas prendre de risque, c’est de rester calme et discret. Mais Jésus qui a vécu la prudence à la perfection a alterné des attitudes très différentes les unes des autres : il était surprenant et avait des réactions différentes en fonction des circonstances. Un jour il nous demande de tendre l’autre joue, et un autre jour il se fait un fouet avec des cordes pour renverser les étals des marchands du temple. Un jour il dit que pas un iota ne sera enlevé de la loi et un autre jour, il propose à ses disciples de manger, de glaner les épis le jour du sabbat, ce que la loi interdit. Il y a de quoi perdre la tête. Pourtant à chaque fois Jésus est éminemment prudent. Il atteint son but et adapte les moyens au but qu’il s’est fixé : manifester l’amour de Dieu et sauver l’humanité. C’est aussi, pour revenir à l’Évangile, ce qui est exprimé, lorsqu’il dit : « mon heure n’est pas encore venue ». La prudence c’est, un jour de sauver sa vie, comme il le fait aujourd’hui, un autre jour de la donner, jusqu’au martyre. Finalement le martyre est prudent par excellence, il atteint pleinement son but : la conversion et le salut de l’humanité en Jésus. Comme le disait Tertullien, le martyre une semence de chrétiens. Une mort, celle de Maximilien Kolbe au camp d’Auschwitz pour combien de vies sauvées, directement et par son exemple ? Comme Jésus, en donnant sa vie, il a été éminemment prudent, il a donné la vie, et il a pris le moyen le plus adapté à son but, et au bon moment. Pour cela nous devons nous laisser guider par l’Esprit Saint, c’est lui qui nous indiquera ce que nous devons faire et à quel moment nous devons le faire.
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