« Il ne convient pas qu’un prophète périsse en dehors de Jérusalem » (Lc 13, 31-35)
Méditation par le Père Michel Quesnel
Chant Final : "Béni soit celui qui vient" de la Communauté de l'Emmanuel
En ce jour-là,
quelques pharisiens s’approchèrent de Jésus pour lui dire :
« Pars, va-t’en d’ici :
Hérode veut te tuer. »
Il leur répliqua :
« Allez dire à ce renard :
voici que j’expulse les démons et je fais des guérisons
aujourd’hui et demain,
et, le troisième jour, j’arrive au terme.
Mais il me faut continuer ma route
aujourd’hui, demain et le jour suivant,
car il ne convient pas
qu’un prophète périsse en dehors de Jérusalem.
Jérusalem, Jérusalem,
toi qui tues les prophètes
et qui lapides ceux qui te sont envoyés,
combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants
comme la poule rassemble ses poussins sous ses ailes,
et vous n’avez pas voulu !
Voici que votre temple est abandonné à vous-mêmes.
Je vous le déclare :
vous ne me verrez plus
jusqu’à ce que vienne le jour où vous direz :
Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! »
Source : AELF
Jésus est en route vers Jérusalem. Des pharisiens veulent le dissuader de s’y rendre car il y serait en danger. Jésus avait des amis parmi les pharisiens ; il était d’ailleurs assez proche d’eux par la pensée. Jésus ne cède cependant pas à leurs instances. Le risque fait partie de la vie ; suivre les conseils de ses amis pharisiens serait de la lâcheté. Il lui faut continuer sa route, ce d’autant plus qu’elle est féconde, puisqu’il expulse des démons et opère des guérisons.
Selon lui, si Hérode est un renard, Jérusalem est rebelle à Dieu depuis toujours. La Ville sainte tue les prophètes. Le prophète Jésus y mourra donc, c’est dans la suite d’une longue histoire pleine d’infidélités.
L’apostrophe qu’il adresse à Jérusalem est pleine d’affection. Un bon Juif ne peut qu’aimer la Ville que Dieu a choisie pour y faire habiter son nom. Jésus aurait voulu la préserver mais il se rend compte que c’est impossible. Le temple qui devrait être un lieu de sainteté est aux mains d’un clergé qui n’est aucunement au service de la population et qui s’enrichit des sacrifices qui y sont offerts. A travers lui, le nom de Dieu est sans cesse profané.
Jérusalem n’a donc pas d’autre avenir que la destruction. La ville où le prophète Jésus sera crucifié avant de ressusciter sera elle-même vouée à la perdition.
Une question est alors posée aux chrétiens : l’Eglise d’aujourd’hui est elle plus fidèle que la Jérusalem du Ier siècle ? Quel spectacle donne son clergé ? Quel sort réserve-t-elle à ses prophètes ?
Jésus aimait Jérusalem. Nous avons à aimer l’Eglise. Mais nous devons aussi l’appeler à se convertir.
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