Isabelle Gerber, candidate à la présidence de l'Eglise Luthérienne d'Alsace et de Lorraine (EPCAAL)

RCF Alsace : Pour commencer, pour mieux vous connaître, quel est votre parcours de foi ?

Isabelle Gerber : C'est une très bonne question. Je pense que si on m'avait dit il y a 40 ans en arrière que je serai un jour pasteur, j'aurais eu beaucoup de mal à le croire. J'ai grandi dans une famille, on va dire de chrétien sociologique et on m'a envoyé au catéchisme sans que je sois particulièrement motivé pour la chose. J'ai donc découvert l'église un petit peu malgré moi. Et puis, devant l'échéance de ma confirmation, je me suis positionné en me disant : Mais qu'est ce que c'est que ce truc ? À quoi est ce que je suis en train de dire oui ou non ? Et je me suis obligé à beaucoup de discipline personnelle. J'ai lu la Bible en entier, je me suis obligé à aller au culte un an et puis et puis voilà. Ça m'a saisi et de façon tout à fait inattendue.

RCF Alsace : Quelles valeurs vous tiennent à cœur aujourd'hui ou depuis quelques années ?

Isabelle Gerber : Alors clairement, j'en garde quand même une grande tendresse pour ce qu'on appelle l'Église multitude, de brasser assez large, de nous ouvrir à tous. Et puis les valeurs je dirais que c'est être proche des gens de redire à chacun qu'on a besoin de lui. Et puis surtout  cap sur l'essentiel, c'est à dire vraiment le temps pour la prière, le temps pour méditer la parole, vraiment ce qui est au cœur de notre foi.

RCF ALSACE : Selon vous, qu'est-ce qu'il faudrait changer dans les églises luthériennes aujourd'hui? Qu'est-ce que vous, vous aimeriez changer si  à l'avenir, vous étiez élue présidente?

Isabelle Gerber : Là, je dirais avec humour qu'on a une marge de progression et je pense qu'il faut beaucoup mieux communiquer. Les gens qui ne nous connaissent pas sont restés à des choses du passé alors qu'on est une Église très ouverte, une Église du débat, de la Synodalité, une Église qui laisse une très grande place aux femmes. Je pense qu'il faut changer beaucoup de choses aussi au niveau Église Verte, on est déjà en chemin, mais il faut faire beaucoup mieux. Il y a des choses aussi à changer dans les façons de faire, c'est à dire là, au niveau structurel, le temps qu'on perd dans un certain nombre de réunions ou de strates décisionnelles.

RCF Alsace : Pour terminer, est ce qu'une parole biblique ou un verset biblique précis vous vous inspire ou vous a inspiré pendant votre votre parcours de pasteur et d'inspectrice ecclésiastique ? 

Isabelle Gerber : Beaucoup, mais s'il faut choisir, je dirais "avance en eau profonde" ce texte où les disciples sont fatigués. Ils n'ont rien pris, ils sont découragés. Ce qui nous arrive en Eglise, et puis sur sa Parole, sur la parole du Christ, eh bien, ils y retournent et la pêche est plus ou moins miraculeuse. Et c'est vraiment ça, c'est à dire de l'audace, oser y retourner avec enthousiasme, avec espérance. Et c'est là que beaucoup de choses deviennent possibles et belles.

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