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Jacques Leclerc du Sablon, un prêtre aux Philippines
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Jacques Leclerc du Sablon, un prêtre aux Philippines

RCF, le 9 août 2016  -  Modifié le 1 février 2024
Visages Jacques Leclerc du Sablon, un prêtre aux Philippines
Il se dit marqué par le goût de la différence. La rencontre est pour le p. Jacques Leclerc du Sablon un art de vivre exigeant et fructueux, à la suite du Christ. Il répond à Thierry Lyonnet.
Jacques Leclerc du Sablon Jacques Leclerc du Sablon

De la Tanzanie aux Philippines, où il vit aujourd'hui, en passant par la Chine, sa seconde patrie: le p. Jacques Leclerc du Sablon a un parcourt étonnant et atypique. Cet homme animé par la joie de la rencontre, qui puise dans le silence et la solitude une authentique présence à l'autre, que des années d'apprentissage des langues (swahili ou chinois) ont façonné, a choisi pour devise un caractère chinois. "Cheng", pour l'authenticité. Le terme est l'association de deux idéogrammes: l'un signifie la parole et l'autre la construction. La parole qui construit, c'est ainsi que les Chinois définissent l'authenticité. C'est sa devise de prêtre de la Mission de France.

"Tout ce qui n'est pas donné est perdu": une parole qu'il reçoit à Taizé du père Pierre Ceyrac. Jacques Leclerc du Sablon a 20 ans quand il est marqué au coeur par cette phrase tirée de la sagesse indienne. Quelques années plus tard, dans le silence du désert nigérien, un vieux sage lui donne "une clé de vie": Si tu n'entends pas c'est que tu n'a pas encore appris. "Toute ma vie a été marquée par ce cadeau de Noël sous les étoiles", confie-t-il. Il gardera toujours cette phrase comme point de repère dans le rude apprentissage des langues et l'aléatoire de la rencontre.

"Je préfère cent fois le différent au même, j'ai été spirituellement et humainement marqué par le goût de la différence."

Les prêtres de la Mission de France ont une vocation de présence au monde, et en particulier au monde du travail. Prêtre et ingénieur agronome, Jacques Leclerc du Sablon commence sa mission auprès d'agriculteurs de Tanzanie. Avec le recul il confie que ces dix années l'ont "fait grandir comme homme et comme prêtre". Il partage alors sa vie avec des personnes qui sont plus des éleveurs semi-nomades que des paysans, avec qui il ne peut parler que le swahili, avec qui il faut apprendre à pousser la charrue, à semer, à récolter.

"Il y a une rencontre de l'autre qui demande une certaine solitude ; il y a des silences nécessaires à l'écoute, à la compréhension, à l'appropriation de ce que l'autre est et vit."

En Chine, il connaît la solitude du prêtre missionnaire, une vie de "défricheur isolé" - formule qu'il emprunte à Charles de Foucauld. En effet, les relations entre les autorités chinoises et le Vatican sont complexes, le prêtre ne peut ouvertement dire qui il est. De 1989 à 2011, Jacques Leclerc du Sablon est enseignant en économie rurale dans une université agricole, ingénieur et cadre de direction de la branche agrochimie du groupe Rhône-Poulenc, directeur général de la Chambre de Commerce et d'Industrie française en Chine. Lui qui apprenait déjà le chinois depuis quelques années découvre alors "un pays cultivé et rustre à la fois, très ancien et naissant, narcissique et fasciné par le dehors, moutonnier et rebelle au coeur".

Emission diffusée en novembre 2015.

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