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"Je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive" (Mt 10, 34 – 11, 1)

Un article rédigé par Antoni Sébastien (Père) (59159) - RCF, le 17 juillet 2023 - Modifié le 17 juillet 2023
Prière du matin"Je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive" (Mt 10, 34 – 11, 1)

"Je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive"

 

Méditation de l'évangile (Mt 10, 34 – 11, 1) par le père Sébastien Antoni

 

Chant final: "Prendre ma croix" par KING

alexandra-seinetalexandra-seinet

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
Jésus disait à ses Apôtres :
    « Ne pensez pas que je sois venu
apporter la paix sur la terre :
je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive.
    Oui, je suis venu séparer
l’homme de son père,
la fille de sa mère,
la belle-fille de sa belle-mère :
    on aura pour ennemis les gens de sa propre maison.
    Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi
n’est pas digne de moi ;
celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi
n’est pas digne de moi ;
    celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas
n’est pas digne de moi.
    Qui a trouvé sa vie
la perdra ;
qui a perdu sa vie à cause de moi
la trouvera.
    Qui vous accueille
m’accueille ;
et qui m’accueille
accueille Celui qui m’a envoyé.
    Qui accueille un prophète en sa qualité de prophète
recevra une récompense de prophète ;
qui accueille un homme juste en sa qualité de juste
recevra une récompense de juste.
    Et celui qui donnera à boire, même un simple verre d’eau fraîche,
à l’un de ces petits en sa qualité de disciple,
amen, je vous le dis : non, il ne perdra pas sa récompense. »

    Lorsque Jésus eut terminé les instructions
qu’il donnait à ses douze disciples,
il partit de là pour enseigner et proclamer la Parole
dans les villes du pays.

Source : AELF

Méditation Père Sébastien Antoni

Décidément, l'Évangile ne goûte pas toujours comme une délicieuse et douce liqueur, comme celle que nos grands-mères savent si bien préparer, vous savez, cet exquis vin d'orange qui ouvre l'appétit à l'heure de l'apéritif. En cette période estivale, chacun pourra choisir la boisson de son choix, avec modération évidemment... mais ce n'est pas là le sujet. A défaut d’ouvrir l’appétit, l'Évangile, ici, donne plutôt la gueule de bois ! Voyez plutôt : "Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n'est pas digne de moi ; celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n'est pas digne de moi." Mais quelle mouche a piqué Jésus ce jour-là ? Parce que, si l'on prend cela au sens littéral... ne suis-je pas parmi les indigne ? Puis-je dire que je préfère le Christ à mes proches ? Mais peut-être que ce texte ne signifie pas ce que l'on comprend en le consommant sans prendre le temps de le gouter... comme c'est souvent le cas. Il faut réfléchir un peu et aller au-delà de la première gorgée pour aimer vraiment la Parole. Ici, en prenant le temps de l’accueillir on découvre ceci : le Royaume nous est donné, parfois, pour seulement l'entrevoir et relancer notre marche et ainsi pour nous en approcher. Vous savez ces moments où l'on se sent proche du Christ, saisis par son amour, certains de notre foi, où les doutes et les inquiétudes semblent complètement s'envoler... parce que nous croyons en sa parole, profondément, heureusement et paisiblement... nous savons que cette injonction de n'aimer personne plus que le Christ devient évidente… Dans ces moments, sa Parole, imprégnée de liberté et d'amour, nous transforme et nous réalisons que c'est grâce à lui que nous aimons vraiment ! Parce qu’il nous apprend à aimer comme il aime. Sans séduction, sans contrepartie, sans attachements obligatoires ou de convenances... nous aimons parfois pour la première fois grâce à l'Évangile... Car il est l'essence même de l'amour. Même sans lui, je serais certainement attaché(e) à mes enfants. Mais serais-je capable de les aimer avec un amour qui les laisse libres d'être, de devenir, de partir ? Et sans le Christ, je serais bien sûr attaché(e) à mes parents, mais peut-être par une simple habitude et par familiarité, par une attente puérile qu'ils approuvent ma vie, qu'ils reconnaissent mes choix, qu'ils me voient... Mais serais-je capable de les aimer lorsque la vieillesse les affaiblira et qu'ils n'auront plus rien d'autre à donner que leur présence ? Lorsque l'amour devient un défi de liberté et de persévérance, alors il est évident qu'il nous faut aimer le Christ en premier lieu, car lui seul sait transformer nos sentiments aléatoires en un véritable amour. Est-il seulement possible d'aimer vraiment sans le Christ ? Autrement dit, est-ce qu'un amour chimiquement pur peut exister sans qu'il ne nous l'enseigne ? Lui ? Qu'en pensez-vous ?

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