"Je suis doux et humble de cœur"
Méditation de l'évangile (Mt 11, 28-30) par le père Sébastien Antoni
Chant final: "Coeur de Jésus, coeur doux et humble" par la communauté de l'Emmanuel
En ce temps-là, Jésus prit la parole et dit :
« Venez à moi,
vous tous qui peinez sous le poids du fardeau,
et moi, je vous procurerai le repos.
Prenez sur vous mon joug,
devenez mes disciples,
car je suis doux et humble de cœur,
et vous trouverez le repos pour votre âme.
Oui, mon joug est facile à porter,
et mon fardeau, léger. »
Source : AELF
Et vous, le joug sur les épaules, ça se passe comment ? Qui porte le plus ? Vous ? Jésus ? Lorsque Jésus nous invite, à nous tous qui peinons sous le poids du fardeau, à prendre son joug et à nous mettre à son école, ce n'est pas pour nous faire ployer davantage que ce que la nécessité exige. Mais ce n'est pas non plus pour nous affranchir de cette nécessité qui, si souvent, nous épuise de son poids ! Un bonimenteur aurait promis une vie où les jougs seraient tout bonnement exterminés. Une vie sans plus rien à porter. Un dictateur aurait promis des coups à celui qui se dispenserait de le porter. Et Jésus, qui n'est ni un bonimenteur ni un dictateur, annonce, lui un joug... mais un joug léger. Mais même léger, ce joug est étrange. Alors que Jésus est le champion de la liberté dans toutes les pages de l’évangile voilà que là, il promet un instrument d'asservissement, certes léger, mais tout de même... Ceci tout simplement parce que l'Évangile ne nous retire pas du monde, n'est pas une loi d'une société à côté des réalités de notre monde et de la finitude humaine. Ce n'est pas parce que l'on veut suivre que l'on peut échapper aux lois, à nos devoirs, à nos besoins... Et le joug, alors, quel est-il ? Celui de notre responsabilité ? Oui... mais allégé en s'associant au Christ dans nos décisions. Le joug de notre conscience ? Oui, mais allégé par le pardon offert et donné... Le joug de notre finitude ? Oui, pour un temps, mais allégé car nous sommes appelés à l'éternité... Le joug de nos désirs et de nos fantasmes ? Oui, mais allégé par un amour vrai qui s'offre et qui, lorsque nous l'approchons, que nous l'expérimentons, comble bien au-delà de ce que l'on imaginait... Bref, l'Évangile, tout en tenant compte de notre condition humaine et de son poids à porter, nous conduit plus loin en Dieu. Il n'est pas une religion magique qui nous permettrait de nous évader de notre condition, de nous anesthésier... L'Évangile est une plongée dans la réalité humaine pour en abolir, non pas les nécessités, mais précisément les peurs et les illusions. Voilà pourquoi le joug que tend Jésus est léger : parce qu'une fois endossé, il nous libère de nos illusions et de nos penchants à fuir notre humanité, pour l'assumer et lui rendre son sens.
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