"Je veux que, tout de suite, tu me donnes sur un plat la tête de Jean le Baptiste" (Mc 6, 17, 29)
Méditation de l'évangile (Mc 6, 17, 29) par la Pasteure Nicole Fabre
Chant final : "En Toi je sais qui je suis" par Hillsong
En ce temps-là,
Hérode avait donné l’ordre d’arrêter Jean le Baptiste
et de l’enchaîner dans la prison,
à cause d’Hérodiade, la femme de son frère Philippe,
que lui-même avait prise pour épouse.
En effet, Jean lui disait :
« Tu n’as pas le droit
de prendre la femme de ton frère. »
Hérodiade en voulait donc à Jean,
et elle cherchait à le faire mourir.
Mais elle n’y arrivait pas
parce que Hérode avait peur de Jean :
il savait que c’était un homme juste et saint,
et il le protégeait ;
quand il l’avait entendu, il était très embarrassé ;
cependant il l’écoutait avec plaisir.
Or, une occasion favorable se présenta
quand, le jour de son anniversaire,
Hérode fit un dîner pour ses dignitaires,
pour les chefs de l’armée et pour les notables de la Galilée.
La fille d’Hérodiade fit son entrée et dansa.
Elle plut à Hérode et à ses convives.
Le roi dit à la jeune fille :
« Demande-moi ce que tu veux,
et je te le donnerai. »
Et il lui fit ce serment :
« Tout ce que tu me demanderas, je te le donnerai,
même si c’est la moitié de mon royaume. »
Elle sortit alors pour dire à sa mère :
« Qu’est-ce que je vais demander ? »
Hérodiade répondit :
« La tête de Jean, celui qui baptise. »
Aussitôt la jeune fille s’empressa de retourner auprès du roi,
et lui fit cette demande :
« Je veux que, tout de suite,
tu me donnes sur un plat la tête de Jean le Baptiste. »
Le roi fut vivement contrarié;
mais à cause du serment et des convives,
il ne voulut pas lui opposer un refus.
Aussitôt il envoya un garde
avec l’ordre d’apporter la tête de Jean.
Le garde s’en alla décapiter Jean dans la prison.
Il apporta la tête sur un plat,
la donna à la jeune fille,
et la jeune fille la donna à sa mère.
Ayant appris cela,
les disciples de Jean vinrent prendre son corps
et le déposèrent dans un tombeau.
Source : AELF
Ne pas perdre la face. Jusque-là, Hérode est arrivé à vivre avec ses contradictions. Il aime entendre Jean, mais ne veut pas quitter Hérodiade, femme qu’il a pris à son propre frère. Il perçoit pourtant la vérité dans les paroles de Jean, vérité qui lui procurait même de la joie. Mais il y avait aussi d’autres joies : celles d’inviter une large foule de notable à sa table, joie de leur reconnaissance – son pouvoir est réel -, joie aussi, imprévue, devant la magnifique prestation de sa belle-fille. Tout cela coexistait. Jusqu’à ce moment où Hérodiade le pousse à faire un choix. N’ayant pas l’habitude de résoudre ses propres contradictions, son choix va se faire sur un seul critère : ne pas perdre la face devant ses hôtes prestigieux. Cela conduit alors au sordide : faire trancher la tête de celui qu’il aimait, malgré tout, écouter. Le rendre muet pour toujours. Et lui donner le sort, à lui, Jean, que l’on donne à un être méprisé au-dessus de tout. Ne pas choisir, lorsque la vie d’autrui en dépend, ne peut que déboucher sur la mort et l’absurde. Il vaut mieux perdre la face, et retrouver ainsi le chemin de sa propre vie, de sa propre vérité et le chemin de la vie pour les autres.
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