"Jérusalem sera foulée aux pieds par des païens, jusqu’à ce que leur temps soit accompli"
Méditation de l'évangile (Lc 21, 20-28) par le père Arnaud Alibert
Chant final: "Plonge moi dans ta riviere damour" par VINCENT BUISSET & STÉPHANE TERRIS
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Quand vous verrez Jérusalem encerclée par des armées,
alors sachez que sa dévastation approche.
Alors, ceux qui seront en Judée,
qu’ils s’enfuient dans les montagnes ;
ceux qui seront à l’intérieur de la ville,
qu’ils s’en éloignent ;
ceux qui seront à la campagne,
qu’ils ne rentrent pas en ville,
car ce seront des jours où justice sera faite
pour que soit accomplie toute l’Écriture.
Quel malheur pour les femmes qui seront enceintes
et celles qui allaiteront en ces jours-là,
car il y aura un grand désarroi dans le pays,
une grande colère contre ce peuple.
Ils tomberont sous le tranchant de l’épée,
ils seront emmenés en captivité dans toutes les nations ;
Jérusalem sera foulée aux pieds par des païens,
jusqu’à ce que leur temps soit accompli.
Il y aura des signes dans le soleil, la lune et les étoiles.
Sur terre, les nations seront affolées et désemparées
par le fracas de la mer et des flots.
Les hommes mourront de peur
dans l’attente de ce qui doit arriver au monde,
car les puissances des cieux seront ébranlées.
Alors, on verra le Fils de l’homme venir dans une nuée,
avec puissance et grande gloire.
Quand ces événements commenceront,
redressez-vous et relevez la tête,
car votre rédemption approche. »
Source : AELF
Le texte de ce jour multiplie les mentions tristement réalistes des temps de guerre. Luc semble même écrire sous la dictée des événements comme s’il avait lui-même assisté à ce dont il fait le récit. Ceci est d’ailleurs tout à fait probable, car on sait que le temple de Jérusalem a été détruit par Titus en 70 de notre ère et la totalité de la ville de Jérusalem en 132.
Mais le texte de l’évangile a aussi un aspect intemporel et présente son miroir à l’histoire dans toutes les parties du monde quand il s’agit de conquête ou de génocide. En ce moment encore, ces versets nous renvoient à des situations dramatiques en Afrique ( Soudan, Congo), en Afghanistan ou en Haïti ou dans les quartiers abandonnés des mégapoles.
D’une certaine manière, Jésus nous transmet cette charge de porter dans la prière ces réalités. Pour que notre foi soit vraiment catholique, c’est-à-dire étymologiquement universelle, elle doit regarder partout où l’homme est en danger. Le texte de ce matin, à certains égards difficile à déchiffrer, nous offre une ligne de sens que notre prière doit suivre. Il faut passer du constat que la dévastation approche (verset 20) à celui que « votre rédemption approche » (verset 28).
Qui aura opéré ce passage ? Le Fils de l’homme, formule qui cache notre Seigneur Jésus-Christ, sans nous exclure. Nous croyons que la même puissance de Dieu qui nous valut l’incarnation du Fils en Jésus-Christ est à l’œuvre encore aujourd’hui, que chacune de nos vies est appelée à recevoir cette force d’incarner quelque chose du divin pour que l’œuvre de Dieu se continue. Il s’agit là de l’une des plus belles dimensions de notre foi : en laissant Dieu s’incarner dans nos vies, offrir à l’histoire des hommes cette part de Dieu qui lui est absolument nécessaire.
Bonne journée.
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