"Jésus, comme Élie et Élisée, n’est pas envoyé..." (Lc 4, 24-30)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

Dans la synagogue de Nazareth,
Jésus déclara :
« Amen, je vous le dis :
aucun prophète ne trouve un accueil favorable dans son pays.
En vérité, je vous le dis :
Au temps du prophète Élie,
lorsque pendant trois ans et demi le ciel retint la pluie,
et qu’une grande famine se produisit sur toute la terre,
il y avait beaucoup de veuves en Israël ;
pourtant Élie ne fut envoyé vers aucune d’entre elles,
mais bien dans la ville de Sarepta, au pays de Sidon,
chez une veuve étrangère.
Au temps du prophète Élisée,
il y avait beaucoup de lépreux en Israël ;
et aucun d’eux n’a été purifié,
mais bien Naaman le Syrien. »

À ces mots, dans la synagogue,
tous devinrent furieux.
Ils se levèrent,
poussèrent Jésus hors de la ville,
et le menèrent jusqu’à un escarpement
de la colline où leur ville est construite,
pour le précipiter en bas.
Mais lui, passant au milieu d’eux,
allait son chemin.

Source : AELF

Méditation Pasteur Nicole Fabre    

Où se porte notre regard ? Pour qui prions-nous ? Pour nos proches, ceux et celles que nous connaissons les mieux ? Ce texte interroge. Jésus, chez lui à Nazareth, fait-il de la provocation gratuite à l’encontre de celles et ceux qui l’ont vu grandir ? Il est parti d’un                                                                                                                                                                                                                                                                                          texte d’Esaïe, parlant de l’année de la délivrance où Dieu libère, guérit, relève. Pourquoi évoque-t-il ces autres textes qui parlent des rencontres d’Elie et Elisée avec des veuves païennes ? Peut-être pour apprendre à celles et ceux qui le connaissent bien à regarder et à se réjouir de ce qui se passe ailleurs, hors de chez eux. Ainsi, ils pourraient reconnaître le lien unique entre Jésus et Dieu lui-même, et s’ouvrir au don de Dieu, eux aussi. Mais ils sont sourds à cette invitation, ce qui les mènent tout droit à la colère et la violence : ‘’nous d’abord. Nous autrement que les autres. Tu ne peux pas nous traiter comme les autres ! Nous avons des privilèges, une connaissance supérieure.’’ Tout cela les ferment à l’inouï de la présence de Jésus qui est bien avec eux, qui est là pour eux, comme il est le don du Père pour tous ceux et celles qu’il rencontre. 
En ce temps de carême, une clef nous est donnée : se réjouir pour autrui, porter notre regard sur ceux et celles qui n’appartiennent pas à notre cercle habituel fait grandir notre propre capacité d’accueillir la présence même de Dieu.