"Jésus vit une veuve misérable mettre deux petites pièces de monnaie"
Méditation de l'évangile (Lc 21, 1-4) par le père Arnaud Alibert
Chant final: "Aimer c'est tout donner" par Sylvie BUISSET et la Communauté des Béatitudes
En ce temps-là,
comme Jésus enseignait dans le Temple,
levant les yeux, il vit les gens riches
qui mettaient leurs offrandes dans le Trésor.
Il vit aussi une veuve misérable
y mettre deux petites pièces de monnaie.
Alors il déclara :
« En vérité, je vous le dis :
cette pauvre veuve a mis plus que tous les autres.
Car tous ceux-là, pour faire leur offrande,
ont pris sur leur superflu
mais elle, elle a pris sur son indigence :
elle a mis tout ce qu’elle avait pour vivre. »
Source : AELF
Même si on n’est pas allé à Jérusalem, il est possible de s’imaginer la scène. Les foules entrent dans la première enceinte du Temple par un large proche ouvrant sur une esplanade. Dans le dos le mont des oliviers et son soleil levant. Très vite sont disposés des troncs pour récupérer les dons des fidèles. Sur le côté, à l’intérieur, le long du mur, le gens de passage, les pèlerins ou des disciples de tout acabit discutent. Là se trouvent Jésus et les siens.
En rebâtissant le Temple, la nation juive a fait un effort incommensurable. Sous les mots d’ordre du cruel Hérode le Grand et les coups de fouet de ses sbires, l’ensemble a été remonté, agrandi, embelli. Une nouvelle merveille du monde diraient les Grecs.
Or, sous le regard de Jésus, cela n’est rien ; cela ne vaut que la poussière que les travaux ont soulevé. Un geste plus grand encore a été accompli : celui de la pauvre veuve qui remet tous ses biens monétaires dans le trésor du temple. Car pour elle, Dieu seul, en définitive, vaut quelque chose.
Ce geste d’abandon total à Dieu est une merveille qui perdurera jusqu’à la fin des temps. Personne ne pourra empêcher l’homme ou la femme qui croit, de s’en remettre à Dieu pour la suite de son chemin. Ceci déjoue toutes les mégalomanies du monde qui voudraient être le point focal de l’attention des hommes.
Ce geste de la veuve, aussi immense que simple, peut nous devenir familier. En le relevant et en le citant en exemple pour ses disciples, Jésus nous le rend accessible. Pourtant, moi, aujourd’hui, je ne suis ni pauvre, ni veuve, ni en train de donner tout mon bien au trésor du Temple ou au trésor public, mais je peux vivre quelque chose de son mystère.
Il ne s’agit pas d’une quantité à donner ou d’un lieu à honorer mais d’un instant à habiter. Cet instant que l’on peut appeler l’instant de Dieu dans notre journée. En cet instant, peut-être pas bien long, lui seul compte ; rien n’a de valeur à part lui, Dieu.
Aujourd’hui, où vivrons-nous cet instant de Dieu ? quel en sera le signe ? Nul ne peut le dire, mais ce qui est sûr, c’est que cet instant nous attend. Bonne journée.
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