La première catéchèse des JMJ de Lisbonne avaient lieu mercredi matin. Cette année, le Vatican a souhaité avoir un modèle plus horizontal. Ces catéchèses s’appellent désormais "Rise Up", laissant davantage la liberté aux jeunes de prendre la parole. Et ils n'ont pas hésite à le faire.
La basilique da Estrela est pleine à craquer de pèlerins français. Certains jeunes sont venus avec le Chemin Neuf, d’autres avec les dominicains, d’autres encore avec leur diocèse. C’est le père Mustapha, connu pour ses posts nombreux sur les réseaux sociaux, qui anime la matinée de catéchèse nouvelle génération.
Pour ces JMJ de Lisbonne, les équipes internationales d’organisation ont souhaité moins de verticalité, et un enseignement moins centré sur la figure de l’évêque. A la place, après la traditionnelle louange du matin, un temps en petits groupes. Dans la basilique da Estrela, les jeunes se regroupent par trois ou quatre. "Et toi, dans ta vie, où et pour quoi t'engages-tu ? Qu’est-ce qui t'empêche de t’engager ?" scande au micro une jeune femme.
Dans les petits groupes, les jeunes se confient. Certains se connaissent à peine, mais tous partagent leur difficulté à vivre leur foi dans leur milieu professionnel, ou encore à s’engager. Pour Alexis, "le principal blocage pour s'engager, c’est le temps… Car on n'a pas envie de faire les choses à moitié !". De son côté, Zoé, qui vient du diocèse de Strasbourg, insiste : "c'est en se donnant qu'on découvre qui on est vraiment. Dieu nous a donné des talents. Ma mission est de les faire fructifier !".
Mgr de Lisle intervient ensuite au micro, pour évoquer l'écologie intégrale, thème commun à toutes les catéchèses des JMJ ce mercredi. Pour l'évêque auxiliaire du diocèse de Meaux, les jeunes ont une responsabilité, celle de l'engagement sur le sujet. "Allez-y, lancez-vous, plongez-vous dans la piscine de l'engagement !" encourage-t-il.
Lors du temps de question réponse qui suit, les jeunes n’hésitent pas à poser des questions piquantes. Foucauld, du diocèse de Créteil, s’interroge sur les traditions "L'écologie implique des changements radicaux. Comment faire le lien en respectant ce qu’on fait ceux qui nous précèdent ?". "Le diocèse dans lequel je suis a été créé à la fin du IVè siècle , répond Mgr de Lisle, ne soyons pas imbus de nous-même… Ceux qui nous précèdent n'étaient pas plus bêtes que nous".
Ceux qui nous précèdent ont quelque chose à nous transmettre
Il poursuit : "Avec la crise climatique ou la crise du coronavirus, on prend conscience que nous ne savons pas grand-chose, ceux qui nous ont précédé ont une sagesse à nous transmettre".
Venu du diocèse de Brest, Paul interroge l’évêque sur le rapport de l’homme à son environnement. "Quand on parle de l’écologie à l’intégrale, on parle de l’homme à Dieu, et non de l’homme à la nature. Est-ce qu’on n’est pas en train de faire du greenwashing catholique ?" interroge-t-il. "Il faut se rappeler que Dieu a créé cette nature, répond l’évêque, mais il ne faut pas oublier que nous, chrétiens, sommes convaincus que ce monde passera !". "Notre engagement écologique ne doit donc pas se résumer à une volonté de figer le monde tel qu’on le veut" conclut le prélat.
L’écologie sans lutte des classes, c’est du jardinage
La dernière question posée est encore plus politique. C’est Antoine, du diocèse de Lyon qui prend la parole : "On entend dans les milieux militants ‘L’écologie sans lutte des classes, c’est du jardinage’… N’ont-ils pas raison ?". Mgr de Lisle insiste sur l'importance de l’engagement politique, citant les figures de la construction européenne comme Robert Schuman, dont le procès en béatification est en cours. Jeudi, les conférences auront pour thème l’amitié sociale. Le lien est tout trouvé avec les questionnements politiques de ces jeunes.
Dans le journal des JMJ du jeudi 03 août, retrouvez le micro trottoir réalisé à la fin de cette matinée.
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