A l'occasion de l'année du Jubilé de l'espérance, 4.000 diacres permanents se sont retrouvés à Rome à la fin du mois de février pour célébrer ensemble cette mission que l'Eglise a restaurée il y a 60 ans.
Michael Jean, diacre dans le diocèse de Namur, témoigne de la mission qu'il vit en famille, au travail et dans la pastorale des jeunes. Qu'est-ce qu'un diacre ? Comment l'épouse du candidat est-elle impliquée dans cette mission d'Eglise ?
Michael Jean : C'était intéressant parce que je partais au jubilé dans la quête de découvrir un peu la mission du diacre. Pour moi il y a autant de définitions de diacre qu'il y a de diacres. Je dirais que le diacre, c'est celui qui est au service et tourné vers le plus faible, le plus petit. Par exemple, notre groupe belge était mêlé à celui des français, ce qui nous a permis de prendre conscience de nos différences dans l’approche de cette mission.
L'évêque a deux mains, une main droite et une main gauche. L'une de ses mains ce sont ses prêtres, et l'autre main représente les diacres.
Dans les diocèses français, il y a un appel qui se fait. C’est-à-dire que l’évêque a plus tendance à chercher un candidat auprès des laïcs déjà engagés. Pour notre part, en Belgique, c'est plutôt le mouvement inverse : un laïc qui ressent un appel va rencontrer son évêque pour lui en faire part. La diaconie est donnée à tous les baptisés, mais le diacre est celui lui qui incarne le plus cette image du serviteur auprès des plus petits. L'évêque a deux mains, une main droite et une main gauche. L'une de ses mains ce sont ses prêtres, et l'autre main représente les diacres.
Un diacre permanent est d’abord un homme. S'il est marié, il reste dans son état ; s’il est célibataire, il va rester dans son état également. Il doit avoir au minimum 35 ans, et 10 ans de mariage, afin que sa situation soit un peu stabilisée. Actuellement, on parle beaucoup de la possibilité ou non d’avoir des prêtres mariés. Cela dit, je pense qu'on pourrait déjà se tourner vers le diaconat où il y a déjà là quelque chose qui se vit.
Par ailleurs, la place de l'épouse est fondamentale dans la mission d’un diacre. Elle n’est pas mise de côté. D'ailleurs, systématiquement, à ces grands rendez-vous de diacres, sont conviées aussi leurs épouses. Lors de notre séjour à Rome, nous étions accompagnés de nos épouses.
L'espérance permet de se dire que l'Eglise ne se suffit pas, elle ne doit pas se regarder uniquement elle-même. Il est essentiel d’aller vers les périphéries comme nous y invite le pape François. Et toute l'espérance elle est là ! On ne s'enferme pas sur notre communauté mais on ouvre les portes, à l’image de la porte sainte sous laquelle nous sommes passés à la Basilique Saint-Pierre. Il y a aussi une image où on dit c'est celui qui a son pied à la porte pour que la porte ne se ferme pas, que le mouvement se fasse dans les deux sens, pour que l'église sorte et aille vers le monde et que le monde puisse aussi venir vers l'église, qu'on puisse accueillir les petits. Le diacre est celui qui est au pied de la porte et qui la maintient ouverte.
Le diacre est celui qui est au pied de la porte et qui la maintient ouverte. La mission diaconale n'est pas un combat mais un service
La mission diaconale n'est pas un combat mais un service. Et nous avons le même service, la même espérance, le souci du pauvre. Dans cette expérience vécue à Rome à l’occasion du jubilé, nous avons rencontré aussi des diacres d’autres régions du monde comme Tahiti ou La Réunion. Leur réalité est très différente. À Tahiti par exemple, ils sont 53 diacres pour 26 prêtres !
Par sa mission, le diacre est présent dans trois milieux. Tout d'abord dans sa famille, puisque c’est dans l’ordre de priorité. Ensuite, dans son travail, pour ceux qui sont encore dans le monde du travail. Et puis, dans la pastorale, de façon plus large. Par rapport à ma famille, mon épouse a fait le cheminement avec moi dans le discernement de la vocation. J'ai deux enfants de 14 et 16 ans qui s’impliquent. C'est un choix qu'on a fait ensemble.
Au niveau du travail, je suis enseignant dans une école catholique liée au diocèse et dont je suis le représentant. Bien qu’il s’agisse d’un établissement catholique, la pastorale scolaire est difficile à mener et j’y suis comme la présence d’un homme d'Église qui se fait proche, envoyé en mission.
Je pense que la vocation de diacre ne se vit pas chez les jeunes. Dans le sens où un jeune va se retrouver devant le discernement d'une vocation à la prêtrise, ou au mariage. Je rappelle les conditions pour qu’un laïc devienne diacre : il faut 35 ans et 10 ans de mariage au minimum. Et donc, ça voudrait dire qu'un jeune de 16 ans qui envisagerait de devenir diacre, avant cela doit d'abord discerner une vocation au mariage ou au célibat. Cela dit, il est important que les jeunes puissent voir simplement un diacre actif pour se rendre compte de ce que représente cette mission dans l’Eglise.
Chaque jour de la semaine, à l'heure du goûter, la rédaction de 1RCF vous offre un temps de rencontres et de découvertes en direct de ses studios à Wavre.
Au programme, des interviews de personnalités issues du monde de la culture, de l’Église, de la politique, de la protection de l’environnement, de l’économie, des mouvements sociaux... Nous prendrons, avec vous et avec eux, le temps de décrypter l’actualité, d'interagir avec nos auditeurs, répondre à leurs questions, et de les accompagner chaque jour pour une tranche de partage, dans la bonne humeur.
C’est l’occasion pour 1RCF d’ aller à la rencontre de son public et d’échanger avec ses auditeurs.
Contact de l’émission : 16.17@rcf.be ou par téléphone de 16h à 17h au +32 (10) 23 59 04, ou sur notre page dédiée à l'émission.
Du lundi au vendredi à 16h03, rediffusions à 23h et à 04h, sur 1RCF Belgique.
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !