Bénir, c'est dire du bien, souhaiter le bien, l'appeler sur celui ou celle qui est béni(e). Que l'on soit croyant ou pas, que l'on soit ou pas attaché aux rites, on préfère tous être l'objet d'une bénédiction plutôt que d'une malédiction ! Mais quel est le sens profond d'une bénédiction ? Pourquoi la désirons-nous ? Dans quelles circonstances et de la part de qui peut-on la recevoir ? Autant de questions auxquelles la théologienne Élisabeth Parmentier apporte des réponses dans "Cet étrange désir d'être bénis" (éd. Labor et Fides).
La bénédiction est un thème assez peu abordé dans les publications. Or, "en réfléchissant, tout le monde a envie que quelqu'un d'autre nous dise la valeur de ce nous sommes, de notre vie, de ce que nous faisons". Ce pourquoi Élisabeth Parmentier l'aborde sous l'angle du désir.
Qu'est-ce que la bénédiction ? "Dire du bien c'est presque trop, faible ! En fait, on voudrait ce cadeau que quelqu'un nous fait de dire : tu as de la valeur, tu as du prix et ce que tu as entrepris, ça mérite qu'on le souligne", explique la théologienne. "Et ça, ajoute-t-elle, tout le monde, quelque part, le souhaite."
Protestante luthérienne, Élisabeth Parmentier est issue d'une tradition religieuse qui "réserve la bénédiction à la liturgie", et où "on ne bénit rien du point de vue d'objets, de réalités du moment, du quotidien..." À l'inverse, chez les catholiques, les orthodoxes ou encore chez les juifs, elle observe qu'il y a "énormément de bénédictions sur toutes choses, sur des objets, sur des situations !"
Pourquoi bénir un cartable, un téléphone, un animal de compagnie ? À la fois surprise et interpellée par cette soif de bénédiction, Élisabeth Parmentier explore ce désir profond, que l'on trouve aussi bien dans la Bible que dans les aspects les plus concrets de notre quotidien. "J'essaie de comprendre d'où ça part, pourquoi ce besoin de sacraliser, en quelque sorte, tous les prolongements de moi-même."
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