Depuis 2010 à Marseille, le groupe imams-prêtres se réunit tous les deux mois pour échanger sur des sujets de société, à la lumière de ces deux religions et traditions. Rencontre avec Jean-Pol Lejeune et Abdelssalem Souiki.
Jean-Pol Lejeune et Abdelssalem Souiki sont tous les deux membres du groupe imams-prêtres, qui, depuis 2010, se réunit tous les deux mois pour échanger sur des sujets de société.
Tous les deux marseillais d'adoption, l'un est belge et l'autre algérien, ils témoignent de l'enrichissement, personnel et spirituel, que ce groupe de réflexion leur apporte. Mis en place par Monseigneur Pontier, ce groupe a su convaincre catholiques et musulmans de ses bienfaits.
"Honnêtement, au début, il faut dire avec quelques hésitations pour certains" confie Abdelsalem Souiki, "mais ceux qui avaient le plus d'hésitations sont ceux qui aujourd'hui les plus enthousiastes !"
Ces rencontres sont emplies d'une avidité de découvrir l'autre, d'explorer l'universalité de l'existence, à la lumière de ces deux traditions et religions. Et Marseille joue un rôle dans ce désir de rencontre, par sa grande mixité, de croyances, d'origines et de traditions.
Ce groupe de prêtres et d'imams a pour but de favoriser le vivre ensemble, plus que la discussion théologique. "Au nom de mon texte islamique, certains commettent des actes islamistes. Au nom d'une certaine chrétienté certains français ont tendance à exclure l'autre, averti Abdelsalem Souiki. Echanger dans l'authenticité, permet de se faire connaître par l'autre et connaître l'autre."
Pour Jean-Pol Lejeune, responsable diocésain du dialogue avec les musulmans "le regarde de nos frères musulmans nous amène un nouvel éclairage, et ouvrir à des perspectives nouvelles."
S'offrir, soi-même, dans le miroir de l'autre permet de découvrir un grand nombre d'imperfections. Et c'est tant mieux !
Selon Abdelssalem Souiki, ces rencontres permettent de "dégrossir" un certains nombre de préjugés, briser des murs intérieurs qui empêchent de voir clair. "C'est une vraie cure d'amaigrissement des clichés" plaisante-t-il.
Tous deux espèrent que ce groupe, ce lieu de dialogue et d'amitié, apporte une véritable ouverture entres les chrétiens, les musulmans et toutes les autres croyances. "l'autre, quelle que soit sa revendication, est porteur du souffle de dieu." résume Abdelssalem Souiki.
A l'approche de la présidentielle Jean-Pol Lejeune et Abdelssalem Souiki rappellent que chacun doit voter en conscience, "sans chercher à faire voter Dieu".
"La citoyenneté fait partie de l'exigence religieuse, explique Abdelssalem Souiki, on ne peut pas prétendre chercher le salut s'il n'est pas collectif." Et quand il parle de salut "ce n'est pas le salut transcendantal, mais la bonne gouvernance de la société".
A la question "que voterait Jésus ?", qui se pose parfois dans les cercles chrétiens, Jean-Pol Lejeune et Abdelssalem Souiki tombent d'accord : il voterait, et sûrement "comme Mohamed !"
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