"Louez notre Dieu, vous tous qui le servez, vous tous qui le craignez, les petits et les grands." (Ap 19, 5) Aucun livre plus que la Bible n'invite à la louange. "La louange est profondément chrétienne, et surtout profondément biblique", explique le P. Alain Dumont, auteur de "Ce que dit la Bible sur la louange" (éd. Nouvelle Cité), et de vidéos pour le site La Bible en tutoriels.
"Pour entrer dans la louange il faut avoir fait une expérience de salut." Expérience que le peuple hébreu a pu faire après sa fuite d'Égypte. "L'expérience juive profonde, que vous soyez croyant ou pas, c'est une expérience de salut", explique le P. Dumont. Ainsi dans la pensée juivre, à chaque fois que l'on retrouve une situation difficile - on pense à la Shoah par exemple - on tient "en faisant mémoire que Dieu a été notre sauveur, et que s'il l'a été avec nos Pères il le sera avec nous". La racine de la louange c'est donc l'espérance et la mémoire : "d'autres avant moi ont fait l'expérience que Dieu leur avait parlé et les avait remis debout".
Pour beaucoup, la louange se décline quand on est heureux. En réalité, faire l'éloge de Dieu, lui dire son admiration et sa reconnaissance, "c'est une arme magnifique" nous dit le prêtre. "Ce que la Bible nous apprend, c'est que la louange est une arme de la foi, de l'espérance, de l'amour pour traverser les épreuves de la vie."
Dans le psaume 21, de manière trè_s significative, le psalmiste commence par "Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ?" (Ps 21, 2). Ces mêmes paroles du Christ sur la croix, qui expriment la douleur la plus insoutenable. Et pourtant, dans le même psaume, on lit plus tard : "Tu seras ma louange dans la grande assemblée ; devant ceux qui te craignent, je tiendrai mes promesses." (Ps 21, 26).
Chez les juifs, la chair "c'est moi dans tout ce que je suis, corps, âme, esprit". Le corps, c'est ce qui permet d'entrer en relation avec l'autre, l'âme, d'entrer en relation avec soi-même, l'esprit, d'entrer relation avec Dieu. La chair, c'est tout cela, c'est "les tripes", pour reprendre l'expression "Être pris aux tripes". Dans notre Occident ont est très cérébral, observe le P. Dumont, "mais ça n'est pas le tout de la vie". "La Bible de ce point de vue-à nous ramène toujours à cette chair."
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