« La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux » (Lc 10, 1-9)

 Évangile de Jésus Christ selon saint Luc      

    En ce temps-là,
parmi les disciples,
    le Seigneur en désigna encore 72,
et il les envoya deux par deux, en avant de lui,
en toute ville et localité
où lui-même allait se rendre.
    Il leur dit :
« La moisson est abondante,
mais les ouvriers sont peu nombreux.
Priez donc le maître de la moisson
d’envoyer des ouvriers pour sa moisson.
    Allez ! Voici que je vous envoie
comme des agneaux au milieu des loups.
    Ne portez ni bourse, ni sac, ni sandales,
et ne saluez personne en chemin.
    Mais dans toute maison où vous entrerez,
dites d’abord :
‘Paix à cette maison.’
    S’il y a là un ami de la paix,
votre paix ira reposer sur lui ;
sinon, elle reviendra sur vous.
    Restez dans cette maison,
mangeant et buvant ce que l’on vous sert ;
car l’ouvrier mérite son salaire.
Ne passez pas de maison en maison.
    Dans toute ville où vous entrerez
et où vous serez accueillis,
mangez ce qui vous est présenté.
    Guérissez les malades qui s’y trouvent
et dites-leur :
‘Le règne de Dieu s’est approché de vous.’ »

Source : AELF

Méditation   Sœur Catherine de Coster

Jésus nous envoie porter la paix de l’Evangile deux par deux … il faut être au moins deux, entraînés dans l’élan de Jésus qui est venu jeter un feu sur la terre, car la paix prend chair quand deux ou trois dialoguent en chemin, avec au cœur, le désir d’embraser le monde.

Pour partir, n’emportons rien, car la paix de l’Evangile révèle toute son ampleur quand le témoin s’allège des futilités qui l’étouffent : avoir, provisions du lendemain, souci de l’apparence, conventions dérisoires, modes … Tout ce dont nous pourrions nous charger est dépassé, l’avenir est devant nous. Un monde nouveau apparaît dès lors que nous savons tout recevoir au quotidien, dans la rencontre, la paix échangée, le repas partagé ...

Jésus nous envoie en avant de lui, comme des agneaux au milieu des loups ! Non pas comme des agneaux qui se laissent mener à l’abattoir même si de nombreux frères chrétiens connaissent encore aujourd’hui le rejet et le martyr. Jésus nous envoie d’abord annoncer que les temps sont déjà là où l’ours et le bœuf ont même pâturage, où le nourrisson joue sur le nid du serpent et où le loup habite avec l’agneau !

Isaïe l’espérait, et en Jésus, cela est accompli : le Royaume de Dieu est présent quand deux ou trois sont unis en son nom, que des étrangers s’accueillent, que les ennemis se parlent pour choisir ensemble des chemins de vie, que les riches ne ruinent plus les pauvres et que les plus fragiles de nos sociétés ne sont plus exclus ...

Dans la contradiction qui nous éclate au visage quotidiennement, allons plein d’espérance vers nos frères, et rencontrons-les de bas en haut.

Que le feu de l’Evangile, prenne de proche en proche ! Que la paix coule comme un fleuve pour éteindre les brasiers de nos guerres !