Quand quelqu'un dit : "Ceci est la parole de Dieu", il pose un acte de foi. On suppose donc que cette personne a la foi en Dieu et en un Dieu qui parle. Prier, transmettre la foi et les commandements, écouter Dieu qui se révèle : tout cela passe par la parole. Une parole au centre de la vie juive, fil conducteur de son histoire. Sr Dominique de La Maisonneuve, de la congrégation de Notre-Dame de Sion, a longuemment étudié le judaïsme : son expérience nous aide à mieux comprendre "nos aînés dans la foi".
"Pour parler de quelqu'un, il faut le connaître, mais je crois qu'il faut aimer aussi." Sr Dominique est religieuse catholique, elle a vécu cinq ans à Jérusalem, pour étudier le judaïsme. Et se débarrasser de ces "a priori que tout le monde a" sur les juifs.
"Non seulement ce travail m'a donné à aimer les juifs, mais j'irai jusqu'à dire, sans vouloir blesser personne, que les juifs m'ont enseigné Jésus Christ, par amour de la parole." Pour elle, étudier le judaïsme, et la façon dont les juifs étudient la parole de Dieu, non seulement "ce n'est pas être pas étranger à notre foi chrétienne" mais ça nous aide à "l'approfondir et parfois la redécouvrir".
Connaître le judaïsme, c'est le charisme de la congrégation de Notre-Dame de Sion, dont fait partie Sœur Dominique de La Maisonneuve. Cette congrégation a été fondée en 1843 par Théodore et Alphonse Ratisbonne. Deux frères nés dans une famille juive et tous deux convertis au catholicisme.
Mais c'est au moment du concile Vatican II et de la déclaration Nostra Ætate sur les relations de l'Église avec les religions non chrétiennes, promulguée le 28 octobre 1965, que l'Égalise a officiellement donné à la congrégation sa vocation de connaître et de faire connaître le judaïsme. Il ne s'agit pas d'en avoir "une connaissance de l'extérieur", mais "d'une retrouvaille de frères". "Partager leur histoire, regarder ce qui nous a séparés, reconstruire l'avenir."
"Torah", on traduit souvent le mot par la loi. Un héritage de la Septante, c'est-à-dire de la Bible hébraïque traduite du grec vers l'hébreu au IIIe siècle av. J.-C. à Alexandrie. Certes, la Torah comporte beaucoup de préceptes. Mais si on se réfère aux racines du mot, on se rapproche du sens de "diriger une flèche", "montrer une direction". Aussi la Torah est-elle plus à prendre comme un guide. "La Torah nous montre le chemin, Dieu nous indique comment nous allons vers lui."
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