Il s'était engagé à réformer la Curie romaine, ce sera désormais chose faite avec l'entrée en vigueur par le pape François, le 5 juin prochain, de la nouvelle constitution apostolique : Predicate Evangelium. En quoi consiste cette "révolution" pour les laïcs et pour l'Eglise, pourquoi lui accorder tant d'importance ? L'abbé Alphonse Borras, canoniste, et Catherine Chevalier (professeure à la faculté de théologie de l'UCL) éclairent ce document juridique et ses conséquences.
En quoi consiste cette "révolution" pour les laïcs et pour l'Eglise, pourquoi lui accorder tant d'importance ? L'abbé Alphonse Borras, canoniste, et Catherine Chevalier (professeure à la faculté de théologie de l'UCL) éclairent ce document juridique et ses conséquences.
Tout le monde le sait, le pape François aime les réformes en profondeur ! Et il n'a pas déçu les amateurs de changements dans l'Eglise. Il n'a pas crée la surprise, cette réforme qui vient d'entrer en vigueur n'est que le fruit d'une très longue réflexion sur l'avenir de l'Eglise et de son organisation décisionnelle.
La notion de "dicastère" n'est pas toujours bien connue du grand public. Par comparaison avec les organes d'un Etat, on pourrait considérer qu'il s'agit d'un ministère disposant d'un "portefeuille". Tous ces dicastères sont réunis dans la curie romaine, chargée d'assister le pasteur de l'Eglise.
La révolution enclenchée par le Saint-père, c'est que ces organes pourront désormais être dirigés par des laïcs, des croyants qui n'ont pas reçu le sacrement de l'ordre, à l'instar des prêtres, ou religieux consacrés. En plus de leur gouvernance, certains dicastères verront le jour pour répondre aux besoins du monde.
Comme beaucoup de réformes d'ampleur, celle que l'on connaît depuis son entrée en vigueur le 5 juin dernier, jour de la Solennité de la Pentecôte, était pensée depuis longtemps. Dès avant son élection au conclave en 2013, le successeur du pape Benoît XVI avait été pressenti comme ayant les épaules pour mettre en place des petits et grands changements...
En cause, sa colère et sa déception face à certains clercs disposant des plus hautes fonctions au sommet de l'Eglise manifestant un comportement inadapté (corruption, envie de pouvoir,...). Mais ce n'est pas la seule raison. Faire entrer l'Eglise dans une démarche synodale, très à la mode actuellement, en permettant à tous de prendre les rennes de l'évangélisation est aussi le moteur du changement. Les laïcs feront-ils mieux ? Exiger une durée de mandat réduite à 5 ans et des compétences ad oc pour exercer la gouvernance des dicastères par les laïcs est prévu.
Quels seront les nouveaux dicastères ? Chacun peut-il se présenter à Rome en se proposant à la tête de ceux-ci ? Est-on à la veille d'une révolution cléricale ? Découvrez cela dans ce débat.
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