En fin de vie, la souffrance fait souvent partie intégrante du quotidien du malade. Souffrance physique, psychique, sociale ou spirituelle... Même si les soins palliatifs visent à soulager ces douleurs, quel sens leur donner, en particulier au soir de sa vie ? Faut-il chercher à toutes les abolir ? A quel prix ? Comment accompagner les souffrances de ces patients qui ont, malgré tout, souvent encore soif et faim de vie ?
"La souffrance est inhérente à notre existence, notamment en fin de vie", explique le père François Buet, médecin et aumônier au sein de la clinique Sainte Elisabeth spécialisée dans les soins palliatifs à Marseille. Mais, précise ce dernier, "tant que cette souffrance n'est pas soulagée, il n'est pas possible d'avoir accès à des besoins plus spirituels ou transcendants".
La mission des soins palliatifs est donc avant tout de soulager le patient, mais "en permettant l'expression de toutes les émotions, sans les gommer", précise le père Buet. Il s'agit de trouver et d'administrer "le meilleur traitement possible, même s'il n'est pas possible de tout régler par les médicaments", poursuit l'aumônier. "On n'enlèvera jamais cette souffrance existentielle de quitter ce monde : il faut faire avec cette composante et la regarder en face"
Face à cette part de souffrance inéluctable, la clé reste "la présence humaine ou la communion des épaules, comme le dit notre archevêque Jean-Marc Aveline", poursuit François Buet. "Il s'agit de porter avec l'autre et d'être témoin de la proximité de Dieu pour le patient". Selon l'aumônier, cette communion permet parfois "mystérieusement de donner une paix et une joie".
"Ce qui permet de trouver un sens, c'est d'être dans la relation jusqu'au bout, que ce soit à soi-même, aux autres et à Dieu", continue le père François Buet. "L'enjeu est d'aller à la rencontre de l'autre pour rencontrer l'Autre", conclut l'aumônier, "c'est ce qui permet in fine d'aimer cette vie jusqu'au bout".
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