"L'ange Gabriel annonce la naissance de Jean le Baptiste"
Méditation de l'évangile (Lc 1, 5-25) par Monseigneur Emmanuel Gobillard
Chant final : "Réjouis toi !" par Antoine Coppée
Il y avait, au temps d’Hérode le Grand, roi de Judée,
un prêtre du groupe d’Abia, nommé Zacharie.
Sa femme aussi était descendante d’Aaron ;
elle s’appelait Élisabeth.
Ils étaient l’un et l’autre des justes devant Dieu :
ils suivaient tous les commandements et les préceptes du Seigneur
de façon irréprochable.
Ils n’avaient pas d’enfant, car Élisabeth était stérile
et, de plus, ils étaient l’un et l’autre avancés en âge.
Or, tandis que Zacharie,
durant la période attribuée aux prêtres de son groupe,
assurait le service du culte devant Dieu,
il fut désigné par le sort, suivant l’usage des prêtres,
pour aller offrir l’encens dans le sanctuaire du Seigneur.
Toute la multitude du peuple était en prière au dehors
à l’heure de l’offrande de l’encens.
L’ange du Seigneur lui apparut,
debout à droite de l’autel de l’encens.
À sa vue, Zacharie fut bouleversé
et la crainte le saisit.
L’ange lui dit :
« Sois sans crainte, Zacharie,
car ta supplication a été exaucée :
ta femme Élisabeth mettra au monde pour toi un fils,
et tu lui donneras le nom de Jean.
Tu seras dans la joie et l’allégresse,
et beaucoup se réjouiront de sa naissance,
car il sera grand devant le Seigneur.
Il ne boira pas de vin ni de boisson forte,
et il sera rempli d’Esprit Saint dès le ventre de sa mère ;
il fera revenir de nombreux fils d’Israël
au Seigneur leur Dieu ;
il marchera devant, en présence du Seigneur,
avec l’esprit et la puissance du prophète Élie,
pour faire revenir le cœur des pères vers leurs enfants,
ramener les rebelles à la sagesse des justes,
et préparer au Seigneur un peuple bien disposé. »
Alors Zacharie dit à l’ange :
« Comment vais-je savoir que cela arrivera ?
Moi, en effet, je suis un vieillard
et ma femme est avancée en âge. »
L’ange lui répondit :
« Je suis Gabriel
et je me tiens en présence de Dieu.
J’ai été envoyé pour te parler
et pour t’annoncer cette bonne nouvelle.
Mais voici que tu seras réduit au silence
et, jusqu’au jour où cela se réalisera,
tu ne pourras plus parler,
parce que tu n’as pas cru à mes paroles ;
celles-ci s’accompliront en leur temps. »
Le peuple attendait Zacharie
et s’étonnait qu’il s’attarde dans le sanctuaire.
Quand il sortit, il ne pouvait pas leur parler,
et ils comprirent que, dans le sanctuaire, il avait eu une vision.
Il leur faisait des signes et restait muet.
Lorsqu’il eut achevé son temps de service liturgique,
il repartit chez lui.
Quelque temps plus tard, sa femme Élisabeth conçut un enfant.
Pendant cinq mois, elle garda le secret.
Elle se disait :
« Voilà ce que le Seigneur a fait pour moi,
en ces jours où il a posé son regard pour effacer
ce qui était ma honte devant les hommes. »
Source : AELF
Dans cet Évangile, nous avons un peu le sentiment que le Seigneur est sévère. Zacharie doute lorsque le Seigneur, par la voix de l’ange Gabriel, lui promet qu’il aura un fils alors que sa femme est âgée. Avouez qu’il y a de quoi être dubitatif. Dieu attend de Zacharie une foi absolue. Mais avouons que, nous aussi, il nous arrive de douter. Nous doutons de l’action de Dieu lorsque nous voyons toutes les souffrances, toutes les épreuves que nous avons à endurer, nous doutons de l’Église face aux scandales. Finalement nous doutons que Dieu puisse agir dans notre monde, nous doutons que Dieu soit Dieu et nous mettons en cause sa providence dès qu’elle ne correspond pas à nos plans, dès qu’elle nous contrarie. Je pense que si le Seigneur était aussi sévère avec nous qu’il l’a été avec Zacharie, nous serions tous muets. A travers cet Évangile, Dieu nous invite à espérer. Quelle que soient les difficultés personnelles que nous vivons, quelles que soient les angoisses, liées au réchauffement climatique, au terrorisme et à la guerre, les incompréhensions liées aux scandales de toutes sortes, le Seigneur est présent, infiniment présent comme celui qui nous aime par-dessus tout. Il est surtout présent comme un pauvre. L’essentiel des souffrances que nous subissons sont liées au péché des hommes. N’accusons pas Dieu lorsque les responsables, c’est nous. Et lorsque, comme Zacharie, Dieu éprouve notre foi et nous fait un cadeau magnifique auquel nous avons du mal à croire, comme la naissance improbable de cet enfant, c’est pour que son amour soit davantage manifesté, que sa puissance éclate au grand jour. Il est le Seigneur de la vie. Certes, Zacharie s’est tu pendant un moment, mais c’était pour mieux proclamer l’amour de Dieu, pour mieux laisser éclater sa joie d’être père. Ses espérances ont été exaucées au-delà de tout ce qu’il pouvait imaginer. N’ayons pas peur de croire que Dieu est Dieu, qu’il est à nos côtés dans les épreuves comme celui qui compatit, qui nous aime, n’ayons pas peur de croire que Dieu nous sauve, qu’il est la vie, la vie plus puissante que toute mort que toute souffrance, la vie qui n’a pas de fin.
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