L'Avent, c'est aller de la nuit vers le jour : comment ce passage vers la lumière se traduit-il dans les textes, dans l'art des icônes, dans l'architecture de l'Orient ? Cette semaine et jusqu'à Noël, c'est une couleur libanaise qui va teinter les émissions Haltes Spirituelles. Et on commence avec le prêtre libanais Eli Wardé, curé de la paroisse Syriaque catholique de Paris.
L'Église syriaque fait partie de la famille des Églises orientales qui comprend les coptes ou les maronites par exemple. Le patriarche d'Antioche est à la tête de cette Église, son institution remonte à l'apôtre Pierre. "C'est une Église patriarcale car elle est de fondation apostolique et le fondateur c'était bien saint Pierre qui l'a fondée en l'an 37 après Jésus-Christ et il était le premier évêque d'Antioche pendant 7 ans" explique le père Eli Wardé, nommé chorévêque de l'Église syriaque catholique depuis 2 ans.
L'Église syriaque reconnait la primauté du pape "qui est le centre visible et le modérateur de l'unité de l'Église" rappelle le chorévêque. La langue liturgique utilisée par les syriaques est encore aujourd'hui l'araméen connu pour être la langue de Jésus.
La présence des syriaques en France date de la fin du XIX ème. A cette époque, plusieurs communautés décident de fuir l'empire ottoman pour s'installer dans l'hexagone notamment à Tours, Angers, Nantes et Lille. Une diaspora qui s'est élargie avec les attentats perpétrés par Daesh en 2010 contre une église syriaque en Irak et par la suite l'annexion de la province de Mossoul, habitée par de nombreux chrétiens.
"Il n'y a pas de lumière sans obscurité et il n'y a pas d'obscurité sans lumière" explique le père Wardé. Ce contraste n'est pas une opposition mais bien plutôt une complémentarité pour le curé. Il prend comme exemple la Genèse où "Dieu fait sortir des ténèbres la lumière" ou encore le moment où l'Ange Gabriel annonce à Marie qu'elle est choisie pour être la mère du Christ et lui dit : Et l'ombre du Seigneur te couvre". Cette obscurité, ces ténèbres sont le symbole de l'intimité, de l'amour et de la confiance pour le chorévêque. "Quand on parle de la nuit, on parle du mystère de la Trinité" ajoute-t-il.
La lumière c'est Jésus et nous sommes appelés à entrer dans cette lumière et à la diffuser, particulièrement pendant ce temps de l'Avent. "La lumière, elle vous permet de voir mais de voir dans la vérité et cette vérité originelle c'est la sagesse de Dieu" résume le père Wardé. Pendant l'Avent, nous marchons vers la lumière avant d'accueillir le Christ. Le père Wardé nous conseille de faire un chemin "d'humilité" pour nous préparer au mieux à la naissance du Christ. "La conversion c'est être honnête avec soi-même et prendre les mesures nécessaires à la lumière de cette honnêteté, de cette conscience dans laquelle Dieu parle".
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