Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
En ce temps-là,
Jésus déclara :
« Moi, je suis le bon pasteur, le vrai berger,
qui donne sa vie pour ses brebis.
Le berger mercenaire n’est pas le pasteur,
les brebis ne sont pas à lui :
s’il voit venir le loup,
il abandonne les brebis et s’enfuit ;
le loup s’en empare et les disperse.
Ce berger n’est qu’un mercenaire,
et les brebis ne comptent pas vraiment pour lui.
Moi, je suis le bon pasteur ;
je connais mes brebis,
et mes brebis me connaissent,
comme le Père me connaît,
et que je connais le Père ;
et je donne ma vie pour mes brebis.
J’ai encore d’autres brebis,
qui ne sont pas de cet enclos :
celles-là aussi, il faut que je les conduise.
Elles écouteront ma voix :
il y aura un seul troupeau
et un seul pasteur.
Voici pourquoi le Père m’aime :
parce que je donne ma vie,
pour la recevoir de nouveau.
Nul ne peut me l’enlever :
je la donne de moi-même.
J’ai le pouvoir de la donner,
j’ai aussi le pouvoir de la recevoir de nouveau :
voilà le commandement que j’ai reçu de mon Père. »
Source : AELF
Méditation Père Nicolas de Boccard
L’image du troupeau rassemblé autour du Bon Berger est habituelle dans l’Église. Cependant, elle demande quelques clés de compréhension :
- Les brebis du troupeau, non seulement écoutent sa voix, mais l’entendent c’est-à-dire la comprennent. Ces brebis suivent le Bon Pasteur, il ne suffit pas d’écouter et d’entendre, il faut mettre nos pas dans ses pas, marcher sur ses voies : « Mes brebis écoutent ma voix ; moi je les connais, et elles me suivent ». C’est le lien indissociable entre la foi et la vie. On dit à Lyon : « il suffit pas d’y dire, il faut y faire » ….
- Ceci fait de nous des porteurs du Christ : or de fait, c’est plutôt Lui qui nous porte lorsque nous l’apportons au monde, en faisant un avec Lui, comme si nous étions au creux de sa main : « Personne ne les arrachera de ma main ». Il unit son sort à celui de son troupeau. Être chrétien, c’est être témoin d’un autre : le Christ, de venir à la communion avec Lui, d’être uni à Lui comme Il est uni Lui-même à son Père : « Le Père et moi nous sommes un ». Revêtir le Christ, s’inspirer de ses actions, le suivre dans sa vie. Malgré les crispations, les rejets, les peurs, notre monde n’a jamais eu autant besoin de l’annonce de cette bonne Nouvelle : nous sommes aimés, notre vie à un sens. Il ne faut pas avoir peur de l’annoncer aux frontières de l’Eglise.
- Cette unité avec le Christ passe par l’unité entre nous. Ce peuple du Christ, il est toujours à construire, à instruire, à convoquer au nom du Seigneur. Il nous invite à l’agrandir : « J’ai encore d’autres brebis, qui ne sont pas de cet enclos : celles-là aussi, il faut que je les conduise ».
- Enfin, cette vie de Dieu donnée, offerte, il est donné à certains de la vivre plus intensément en les appelant à être pasteur de l’unique Pasteur. Appelés à donner – comme lui – sa vie pour le troupeau. Cet évangile est une invitation à prier pour les vocations sacerdotales. Dieu continue d’appeler : il y a des vocations lorsque les communautés chrétiennes sont ferventes et aimantes. S’il y a moins de vocations, ce n’est pas parce que Dieu appelle moins, mais parce que la foi, l’espérance et la charité se sont attiédies ! Comme le résume l’oraison de cette messe : « Que le troupeau parvienne, malgré sa faiblesse, là où son pasteur est entré victorieux ».