Le départ du curé de Chambord

Dans une homélie en forme de bilan prononcée à cette occasion,  le père Verrier a retracé les grandes lignes de son parcours pastoral en milieu chambourdin. Revenant sur la genèse de sa nomination en ce lieu prestigieux que quittait alors le père Pierre Aubert, avec humour, il a avoué son malaise à commenter l'Évangile du jour qui invitait au choix de la dernière place! À l'époque, tout juste devenu vicaire général et souhaitant parallèlement continuer à œuvrer en paroisse, il avait lui-même offert à son évêque, Mgr Maurice de Germiny, ses services pour ce ministère. À ce moment, la commune comptait environ 200 habitants; elle en dénombre aujourd'hui une centaine. Au milieu d'eux, il y aura célébré 1232 messes dominicales (incluant celles de Pâques et de la Pentecôte), en plus de celles des grandes fêtes religieuses catholiques que sont Noël, l'Ascension, l'Assomption et la Toussaint. Il y a baptisé 375 enfants et accompagné 75 familles endeuillées, à l'occasion d'une ultime cérémonie religieuse pour une personne défunte.

Évitant l'écueil nominatif et sa crainte "d'en oublier", il a remercié tous ceux et celles qui lui ont facilité la tâche tout au long de ces années. Il a commencé par mentionner celle qui était la seule "paroissienne régulière" lors de son arrivée, qui a connu trois curés et bientôt un quatrième, et qui continue encore aujourd'hui son service d'église. Se considérant comme "un curé aidé dans sa fonction", il a ensuite évoqué les membres de l'association des Amis de l'église de Chambord et ceux du Conseil pastoral qui assurent le chant, le fleurissement et les comptes; l'organiste et son fidèle apport aux célébrations liturgiques et son souci constant de trouver un remplaçant en cas d'absence; l'homme à tout faire responsable à la fois de l'entretien matériel et de toutes les réparations inévitables et de l'accueil des visiteurs de l'église jusque tard en soirée... Remerciements également à Monsieur le maire et son conseil municipal, avant de terminer sur une note humoristique en disant: "Je m'étais promis de finir avant que l'Angelus ne sonne", l'Angelus qui, précisément, sonnait à l'instant même.

"En ces circonstances si particulières", devant une église remplie à pleine capacité, dans un mot d'introduction, le responsable du Conseil pastoral, a souhaité la bienvenue aux paroissiens, aux gens de passage, aux touristes, ainsi qu'aux ecclésiastiques, dont le concélébrant, le père Claude Picard, et religieuses présentes. Parmi ces dernières, se trouvaient la supérieure générale des Franciscaines Servantes de Marie et quatre de ses sœurs. En 2002, le père Verrier avait publié un ouvrage sur Marie-Virginie Vaslin qui avait fondé cette communauté religieuse à Blois, en 1852. Patrice Clément a aussi exprimé toute sa gratitude au prêtre qui a tant apporté aux résidents de ce "petit territoire propriété de l'État". Il a rappelé toutes ces réunions, formations et repas conviviaux partagés, avec bonheur, avec celui qui demeure supérieur de la Maison Charles de Blois et délégué épiscopal au Service diocésain de la Culture.

À la sortie de la messe, pendant que l'ensemble des sonneurs  le saluait une dernière fois, le père Verrier était entouré de personnes venues "de nos campagnes et de nos cités" (titre du chant d'entrée) lui signifier leur reconnaissance et leur affection. "Un homme d'une grande humilité", disait l'une d'elles. Un verre de l'amitié a suivi dans la Grange aux Dimes où le récipiendaire a reçu des mains du maire Joly une magnifique médaille de la Commune de Chambord et un ouvrage intitulé Chambord sauvage. Le 1er septembre, le chanoine Étienne Amiens a officiellement pris la charge de curé du secteur pastoral de Chambord.