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"Le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ..." (Lc 19, 1-10)

Un article rédigé par Père Emmanuel Pic (50916) - RCF, le 15 novembre 2022 - Modifié le 15 novembre 2022
Prière du matin"Le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ..." (Lc 19, 1-10)

"Le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu"

Méditation de l'évangile (Lc 19, 1-10) par le père Emmanuel PIC

Chant final: "Un homme nommé Zachée" par la chorale de jeunes de la Mission Timothée

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Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
    entré dans la ville de Jéricho, Jésus la traversait.
    Or, il y avait un homme du nom de Zachée ;
il était le chef des collecteurs d’impôts,
et c’était quelqu’un de riche.
    Il cherchait à voir qui était Jésus,
mais il ne le pouvait pas à cause de la foule,
car il était de petite taille.
    Il courut donc en avant
et grimpa sur un sycomore
pour voir Jésus qui allait passer par là.
    Arrivé à cet endroit,
Jésus leva les yeux et lui dit :
« Zachée, descends vite :
aujourd’hui il faut que j’aille demeurer dans ta maison. »
    Vite, il descendit
et reçut Jésus avec joie.
    Voyant cela, tous récriminaient :
« Il est allé loger chez un homme qui est un pécheur. »
    Zachée, debout, s’adressa au Seigneur :
« Voici, Seigneur :
je fais don aux pauvres de la moitié de mes biens,
et si j’ai fait du tort à quelqu’un,
je vais lui rendre quatre fois plus. »
    Alors Jésus dit à son sujet :
« Aujourd’hui, le salut est arrivé pour cette maison,
car lui aussi est un fils d’Abraham.
    En effet, le Fils de l’homme est venu chercher et sauver
ce qui était perdu. »

Source : AELF

Méditation Père Emmanuel Pic

Dans la prière, nous exprimons à Dieu notre désir.

Parfois, Dieu va au-devant de ce désir. Parfois même, il lui arrive d’aller au-delà.

C’est ce qui arrive à Zachée, le collecteur d’impôts. Il pourrait dire, comme d’autres : « Je ne suis pas digne de te recevoir », mais il n’ose même pas imaginer qu’il pourrait discuter avec Jésus, lui, le pécheur professionnel, l’impur, le paria qui collabore avec l’occupant et s’enrichit indûment. Il choisit donc de se situer au plus petit niveau : il se contentera de voir passer ce Jésus dont on lui parle tant. Comme il est de petite taille, il monte dans un arbre. Et voici que l’improbable se produit : Jésus le voit, l’appelle par son nom, lui demande comme une faveur de venir demeurer chez lui.

« Demeurer » : ce mot a de l’importance. Jésus ne se contente pas de passer en coup de vent, il demeure, il s’installe, il s’enracine. Quelques semaines auparavant, il a donné comme consigne à ses disciples : « Dans votre mission, ne passez pas de maison en maison ! Quand vous verrez un ami de la paix, restez chez lui. » La fraternité ne dure pas qu’un instant fugace, elle suppose un partage dans la durée, un temps de vie communautaire. Annoncer l’Evangile, ce n’est pas demander aux gens de venir à l’église ; c’est aller à leur rencontre, s’intéresser à eux, entrer chez eux, partager avec eux un moment de leur vie. Pour Jésus, l’incarnation, c’est cela : annoncer la Parole chez les gens, leur annoncer que Dieu respecte infiniment ce qu’ils vivent et ce qu’ils sont, malgré leurs limites et peut-être leur péché, à la différence de ceux qui murmurent et s’indignent.

Lorsque le Christ s’invite chez nous, lorsque la Parole de Dieu y est annoncée sans être accompagnée d’aucun jugement, quelque chose se passe. La vie est tellement bousculée qu’elle se transforme. Zachée se convertit. Il donne aux pauvres la moitié de ses biens, et s’il a fait du tort à quelqu’un il s’engage à rembourser au quadruple. « Qui suis-je pour juger », a dit un jour le pape François. Certaines situations nous interpellent, au point que nous ne pouvons y reconnaître rien de positif. Le Christ, lui, n’a pas nos scrupules. Il sait que la conversion du cœur ne précède pas sa venue en nous, mais que c’est le contraire : c’est lorsque le Christ vient chez nous que notre vie se transforme. C’est cette Parole-là que nous sommes appelés à dire, et non une parole de jugement.

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