Il aurait pu être médecin, avocat ou batteur dans un groupe de musique. Benoît Pouzin a pourtant choisi d’être prêtre. Cette vocation est selon lui "le plus beau métier du monde". Aujourd’hui, il exerce au diocèse de Valence et veille à parler aux jeunes avec leurs mots. Sa parole bienveillante passe aussi par la musique.
Dans la famille Pouzin, donnez-moi le fils aîné. Benoît Pouzin naît un mois de mai 1977 à Valence (26). Il est l’aîné d’une fratrie de six enfants. Alors qu’il a 11 ans, il va voir un concert de rock. Ce soir-là, il découvre la joie de la musique. Rentré chez lui, il s’improvise batteur avec "les casseroles et les boîtes de lessive vides". Deux ans plus tard, il prend des cours de batterie et monte un groupe avec ses amis. "J’ai découvert un nouvel univers : on répétait tous les samedis et on faisait des petits concerts".
La musique occupe une place très importante dans la famille Pouzin, surtout quand on sait que les frères cadets de l’intervenant sont les fondateurs et membres du groupe de pop-louange Glorious. "Tout est né dans notre cave familiale", se souvient Benoît Pouzin. Aujourd’hui, Glorious enchaîne les tournées en "invitant à louer Dieu, à lui remettre nos vies".
Si la musique est une affaire de famille, la foi l’est tout autant. "Notre foi nous a été transmise par nos parents”, témoigne le père Benoît, qui se souvient des "précieux moments de prière en famille le soir". C'est pendant ces moments de prière qu'il "vit l’expérience du pardon et découvre que c’est la clé de l’amour".
L’été, la famille fait des retraites à Paray-le-Monial, un lieu qui "suscite des vocations". C’est là-bas qu’à 14 ans, Benoît Pouzin écoute avec émerveillement un témoignage de Sœur Emmanuelle : "elle avait 83 ans mais elle semblait avoir une jeunesse éternelle !". Cette figure qui, "en plus d’aimer les jeunes, savait leur parler", marque le jeune Benoît et continue de l’inspirer aujourd’hui. "En restant avec les jeunes, je reste jeune et je reçois une force et une joie immenses".
"Je suis passé de la foi reçue à la foi vécue". Après le témoignage de Sœur Emmanuelle, le 16 juillet 1991, il assiste à l’Eucharistie et voit les jeunes prier. "J’ai eu pour la première fois de ma vie le désir que Dieu entre en moi", se souvient-il. Pour lui, c’est le mystère même de la foi : "si j’ouvre la porte, Dieu va entrer". Conscient que cette expérience du silence peut faire peur, il accompagne les jeunes et les invite à "mettre leur cœur en mode avion pour accueillir Dieu". Le père Benoît s’est donné pour mission de parler aux jeunes "en quête de sens". Il les invite à "se déconnecter, fermer les yeux et ouvrir leur cœur".
Pour mieux parler aux jeunes, le prêtre voit en la guitare un "véritable vecteur qui permet de transmettre, de louer et de chanter". "Quand on sait qu’un jeune écoute en moyenne trois heures de musique par jour, il faut savoir saisir les bons outils", estime Benoît Pouzin. Récemment, le père Benoît s’est aussi invité sur les réseaux sociaux, pour parler aux plus jeunes "qui sont parfois un peu loin des églises".
"Un jour, un enfant de six ans m’a demandé pourquoi il m’appelait "mon père" alors qu’il avait déjà un papa”" Le père Benoît Pouzin lui explique alors la différence entre un père biologique et un père spirituel : "les parents biologiques sont là pour t’aider à grandir et faire en sorte qu’un jour, tu puisses toi-même prendre ta vie en main. Le père spirituel, lui, a donné sa vie à tous. C’est celui qui conduit vers le père du ciel, la source de tout amour".
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