" Le royaume des Cieux est comparable à une graine de moutarde, si bien que les oiseaux du ciel font leurs nids dans ses branches "
Méditation de l'évangile (Mt 13, 31-35) par le Père Jean-Marie Petitclerc
Chant Final : " Dans ton royaume " par le Choeur Du Monastère Sainte-Élisabeth De Minsk
En ce temps-là,
Jésus proposa aux foules une autre parabole :
« Le royaume des Cieux est comparable
à une graine de moutarde
qu’un homme a prise et qu’il a semée dans son champ.
C’est la plus petite de toutes les semences,
mais, quand elle a poussé,
elle dépasse les autres plantes potagères
et devient un arbre,
si bien que les oiseaux du ciel viennent
et font leurs nids dans ses branches. »
Il leur dit une autre parabole :
« Le royaume des Cieux est comparable
au levain qu’une femme a pris
et qu’elle a enfoui dans trois mesures de farine,
jusqu’à ce que toute la pâte ait levé. »
Tout cela, Jésus le dit aux foules en paraboles,
et il ne leur disait rien sans parabole,
accomplissant ainsi la parole du prophète :
J’ouvrirai la bouche pour des paraboles,
je publierai ce qui fut caché depuis la fondation du monde.
Source : AELF
Lors d’une récollection de préparation à la profession de foi, j’étais interrogé par un jeune garçon. « Jean Marie, le Royaume de Dieu, il est là ou pas ? Car à certaines pages de son évangile, Jésus nous dit « Réjouissez-vous, car il est présent au milieu de nous ! » et à d’autres « Priez pour qu’il vienne ! Alors faudrait savoir : il est là ou il est pas là ?» Question de bon sens, qui s’avère très pertinente.
La réponse de Jésus à ce paradoxe se trouve dans cette parabole que nous venons d’entendre. Car, lorsque vous vous tenez face à une graine, vous pouvez avec le même degré de vérité dire « l’arbre est là » (il est potentiellement là, entièrement contenu dans la graine), ou « l’arbre n’est pas là » (si vous ne plantez pas la graine, si vous ne l’arrosez pas, il ne risque pas d’apparaître). Autrement dit, il est aussi véridique de dire « le Royaume de Dieu est là » ou « il n’est pas encore là ». Les deux acceptions sont aussi vraies l’une que l’autre, puisqu’il est là sous le mode de la germination.
Comme aimait le dire l’abbé Pierre, il existe trois catégories d’hommes et de femmes dans la confrontation à la graine. Tout d’abord, ceux qui ne voient en la graine que la graine (avouons que la perspective est limitée !). Puis ceux qui, en voyant la graine, ne font que rêver à l’arbre (mais ils risquent fort en rêvant d’écraser la graine). Enfin, ceux qui voient à la fois la graine et l’arbre : ceux-là vont se rendre alors attentifs au terrain.
Cette parabole de la graine ne constitue-t-elle pas une formidable parabole de l’éducation ? Ne s’agit-il pas en effet de permettre à l’enfant de prendre racine dans l’héritage familial, social, culturel, religieux, afin d’éclore à sa nouveauté de sujet ?
D’ailleurs, s’il est un art auquel Don Bosco aimait comparer l’éducation, c’est bien celui du jardinage. L’éducateur est ainsi invité à considérer l’enfant dans la réalité de ce qu’il est aujourd’hui, mais aussi dans sa potentialité de futur adulte.
Puissions-nous être toujours, dans notre monde, porteur de ce double regard auquel nous invite Jésus, à la fois sur le « déjà là » et le « pas encore là » !
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