Le secret de la confession, un secret absolu
Contrairement au secret médical ou au secret professionnel des avocats, celui de la confession est absolu. Il ne peut jamais être dévoilé. Cela fait six ans que le père Thomas Poussier étudie ce secret. Auteur de l'essai "Le secret de la confession" (éd. Salvator), il nous en explique le sens.
16 mars 2018 : Confession lors des 32e Assises des Dirigeants Chrétiens (EDC). Strasbourg (67), France. © Corinne SIMON/CIRIC"Ils ont violé le secret de la confession"
Intitulé "Je vous pardonne tous vos péchés - 40 prêtres dévoilent les petits et grands secrets de la confession", le livre de Vincent Mongaillard, paru en mars 2021 aux éditions de l'Opportun, a fait grand bruit. Si l'anonymat des pénitents a été préservé, les prêtres qui y ont collaboré ont-ils violé le secret de confession ? Pour le père Thomas Poussier, la réponse est : "Oui, ils ont violé indirectement le secret de confession."
"Ces prêtres ont péché par manque de prudence, par manque de délicatesse vis-à-vis de ces personnes qui sont venues à eux se confesser en pensant que le secret demeurerait absolu." Le père Poussier rappelle que ceux qui se livrent dans le cadre de la confession "s'attendent à ce que ça soit protégé". Il en va du "lien de confiance entre les prêtres et les pénitents" auquel ces prêtres ont "porté atteinte clairement, directement".
Le secret de la confession, une des modalités de la liberté religieuse
Le secret de la confession est comparable au secret professionnel, auquel sont tenus les médecins ou les avocats, selon le père Thomas Poussier. "Il s'agit de préserver le secret du ministre des cultes, et donc de permettre aux personnes de vivre leur foi en toute liberté. C'est une des modalités de la liberté religieuse." Rappelons que le secret ne vise pas tant à protéger le professionnel ou le prêtre mais plutôt la personne elle-même qui a confié son secret. Protéger aussi ce "mouvement" que vit le pénitent au plus profond de son être, lui s'approche "humble et pauvre", et qui se voit "recouvert d'un manteau du Père de miséricorde".
À miséricorde absolue, secret absolu
La confession, un secret absolu
À la différence du secret professionnel qui, dans certains cas, peut être levé, le secret de confession est absolu. "Il y a quelque chose de très beau dans le côté absolu du secret de confession", s'émerveille le prêtre qui travaille depuis plusieurs années sur la question. "L'Église reconnaît depuis des siècles qu'il y a véritablement quelque chose d'extrêmement intime qui se joue à ce moment-là." Il s'agit aussi de rendre concrète la volonté de Dieu de sauver tous les hommes. "À miséricorde absolue, secret absolu."
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