"Synode", un mot désormais familier pour les catholiques depuis que le pape François a lancé le synode sur la synodalité. Au sein de l'Église protestante unie de France (ÉPUdF), c'est une habitude. Elle organise son 10e synode national du 26 au 29 mai 2022, dans le Tarn. Pourquoi ce synode ? Quels sont les enjeux pour l'Église protestante aujourd'hui ? Qui sont les protestants en France ?
Le 10e synode national de l’ÉPUdF se déroule à Mazamet, dans le Tarn. Un événement dont RCF se fait l'écho avec des émissions spéciales et des temps forts retransmis en direct dimanche 29 mai. "Mazamet, et ce Sud-Ouest, et cette montagne Noire, a une histoire protestante ancienne, elle a très tôt adhéré aux idées de la Réforme, rappelle la présidente de l'ÉPUdF Emmanuelle Seyboldt, la ville a été détruite pendant les guerres de Religion."
Au programme de ce synode, des discussions et des réflexions sur la façon dont l’Église protestante envisage les années à venir. Mazamet fait justement partie de ces petites villes qui, comme les paroisses rurales, "voient un protestantisme se réduire". "C’est important pour le synode d’aller dans des lieux comme ça pour soutenir les Églises locales", considère la présidente de l'ÉPUdF.
L'Église catholique a elle aussi entamé une démarche synodale. En octobre 2021, le pape François a en effet ouvert le synode sur le thème : "Pour une Église synodale : communion, participation et mission". Il s’achèvera en octobre 2023. Catholiques comme protestants affrontent sensiblement les mêmes questions : comment annoncer la Bonne Nouvelle dans la société aujourd’hui ? Comment être audible pour faire connaître l’Évangile ? Quelle forme et quels rôles accorder aux ministères ?
La différence, c'est que la synodalité c'est le "fonctionnement habituel de l’Église protestante unie", insiste Emmanuelle Seyboldt. Chaque année en effet, les délégués des neuf régions de l'ÉPUdF se réunissent en synode régional. Le synode, "ce n’est pas une exception, c’est l’habitude".
Tous les protestants ne font pas partie de l’Église protestante unie de France (ÉPUdF). Sur les 3 millions de personnes qui, en France, se disent protestantes ou proches des protestants, 300.000 se disent rattachés à l’ÉPUdF. Une Église à la fois jeune, puisqu’elle a été créée en 2012, de l’union de l’Église réformée et de l’Église évangélique luthérienne, et "très ancienne puisqu’elle est issue de la Réforme", précise Emmanuelle Seybolt.
L’ÉPUdF est donc minoritaire dans le paysage protestant. Avec les Églises d’Alsace et de Lorraine, elle se distingue des autres branches du protestantisme par son côté "libéral". « Elles sont plutôt des Églises entre guillemets "libérales", à la fois au niveau de la manière dont les membres d’Église vivent dans une lecture des Écritures dynamique interprétative… », explique Emmanuelle Seyboldt.
Le protestantisme, c’est une grande diversité d’Églises. "Il est multiple, il y a les réformés les luthériens, qui se disent héritiers de la Réforme du XVIe siècle." Mais il y a aussi les Églises évangéliques, parmi lesquelles les Églises baptistes, pentecôtistes, etc. "Les protestants n’ont pas de fonctionnement centralisé, et donc des protestants peuvent créer leur propre Église et s’organiser comme bon ils l’entendent." Le continent européen compte 25% de protestants.
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