Le Vatican a publié ce lundi 13 mai la liste des conditions pour obtenir une indulgence plénière au cours du jubilé 2025. Mais qu’est-ce qu’une indulgence plénière ? Remplace-t-elle la confession ? Combien de fois peut-on l'obtenir ?
Dans l’Église catholique, il y a une Année sainte tous les 25 ans. Une tradition ancienne qui remonte au XVe siècle et qui puise dans l’Ancien Testament. C'est l'occasion de redécouvrir la pédagogie de l'Église catholique et la façon dont elle accompagne le parcours spirituel des baptisés. Ainsi, l'indulgence plénière soulève un certain nombre de questions : si c'est Dieu qui pardonne, pourquoi le Saint-Siège détermine-t-il des conditions pour obtenir l'indulgence plénière, c'est-à-dire la rémission des péchés ?
Le Vatican a donc annoncé que des indulgences plénières seraient accordées dans le cadre de l’année jubilaire 2025, comme c’est souvent le cas lors d'une Année sainte. Le 9 mai dernier, jour de la fête de l'Ascension, le pape François a lu la bulle d'indiction du jubilé.
En accordant une indulgence plénière, l’Église catholique exprime son désir que les fidèles puissent faire l’expérience de la miséricorde de Dieu. En effet, accorder l’indulgence plénière c’est déclarer la rémission ou le pardon des péchés et "de tout ce qui reste des conséquences du péché", peut-on lire dans la note de la Pénitencerie apostolique publiée ce lundi 13 mai.
Dans la religion chrétienne, le péché est "un manque d'amour envers Dieu, envers son prochain et envers soi-même" (source : Église catholique en France). Pour les catholiques, la relation à Dieu passe par l’Église. Si c’est Dieu qui pardonne, pour le fidèle la rémission des péchés nécessite un sacrement, le sacrement de pénitence. Celui-ci permet de la réconciliation avec Dieu.
C’est le rôle de la Pénitencerie apostolique, le tribunal suprême de l'Église catholique, une instance de la Curie romaine, de déterminer les conditions pour obtenir l’indulgence plénière. Dans sa note du 13 mai, elle rappelle que l’indulgence plénière est accordée aux "fidèles réellement repentis" qui auront été "au cours de l’Année sainte, purifiés par le sacrement de pénitence". L’indulgence est donc la rémission de péchés déjà pardonnés dans le cadre du sacrement de réconciliation.
Le Vatican indique que l’indulgence plénière peut, à certaines conditions, être reçue "quotidiennement" : "En se conformant aux conditions spirituelles, sacramentelles, et de prière, les fidèles pourront assurément, reproduire de telles visites au cours de l’Année Sainte et recevant ainsi à chaque fois, et même quotidiennement, l’Indulgence plénière."
L'indulgence plénière est parfois difficile à comprendre. Héritage de l'histoire longue et parfois tumultueuse du catholicisme (il y a eu au XVIe siècle la "querelle des Indulgences"), elle pourrait laisser croire à quelque chose de magique. Comme si le pardon de Dieu était accordé de façon automatique, selon un mode d'emploi.
On peut voir dans la proposition de l'Église une pédagogie. Accorder une indulgence plénière est une invitation à entrer dans une démarche spirituelle, guidé par le désir de se rapprocher de Dieu. L'ensemble des gestes et des rites proposés par l'Église catholique pour obtenir l'indulgence plénière, comme l'aide aux plus fragiles, favorisent une ouverture à l'autre et une disposition d’esprit particulière pour expérimenter l'amour de Dieu.
L’indulgence plénière est accordée si le fidèle effectue un pèlerinage auprès de tout lieu lié au Jubilé
En plus de la confession, les fidèles désireux d’obtenir l’indulgence plénière vont devoir effectuer un certain nombre de démarches : pratiquer les sacrements, aller à la messe, communier, mais aussi partir en pèlerinage, effectuer ce que l’Église catholique appelle des "œuvres de miséricorde" ou encore se former.
Dans sa bulle d'induction le pape François insiste sur la notion de pèlerinage. C'est d'ailleurs le thème du jubilé 2025 est : "Pèlerins de l’espérance". Selon la Pénitencerie apostolique, "l’indulgence plénière est accordée si le fidèle effectue un pèlerinage auprès de tout lieu lié au Jubilé".
Les lieux de pèlerinage sont les quatre basiliques papales à Rome (Saint-Pierre au Vatican, Saint-Jean-de-Latran, Sainte-Marie-Majeure et Saint-Paul-hors-les-Murs). Près de 40 millions de fidèles y sont attendus au cours de l'année 2025.
Parmi les autres lieux liés au jubilé, il y a les trois basiliques de Terre sainte : celles du Saint-Sépulcre de Jérusalem, de la Nativité à Bethléem et de l’Annonciation à Nazareth. En dehors de Rome et de la Terre sainte, les sanctuaires mariaux et les cathédrales sont également des lieux de pèlerinage associés au jubilé. Ainsi qu’un certain nombre de lieux déterminés par les Conférences épiscopales de chaque pays.
L’Église catholique parle "d’œuvres de miséricorde" pour désigner l’attention et le secours apporté aux autres. "Les fidèles pourront bénéficier de l’Indulgence jubilaire en visitant durant un temps suffisant, les personnes en difficulté (infirmes, prisonniers, vieillards isolés, handicapés…) accomplissant ainsi un pèlerinage auprès du Christ présent en eux."
L’année 2025 sera aussi marquée par les 60 ans de la fin du concile Vatican II, qui s’est achevé le 8 décembre 1965. Dans sa note, la Pénitencerie apostolique encourage les fidèles désireux d’obtenir l’indulgence plénière à se former notamment sur les textes du concile.
L’Année sainte s’achèvera au cours du mois de décembre 2025 dans les différents pays. De manière très symbolique, la fermeture de la Porte sainte de la basilique Saint-Pierre aura lieu le 6 janvier 2026, jour de la fête de l’Épiphanie. Elle marquera de manière symbolique la clôture du jubilé 2025.
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