Les Églises historiques en France que sont les Églises catholiques et protestantes connaissent une perte de vitesse importante depuis de nombreuses années. D’un autre côté, les communautés protestantes évangéliques prospèrent un peu partout dans le monde, notamment en France où elles représentent 1,6 % de la population. La vision que l’on a d’un culte évangélique est souvent caricaturale : un pasteur tenant un micro à la main, un chœur chantant des louanges enjouées et rythmées, une foule de personnes qui applaudit et prie à voix haute. Cependant, l’évangélisme se découle en de nombreux courants, chacun ayant sa propre approche de la religion.
Parmi les protestants de France, 50 % d’entre eux sont aujourd’hui évangéliques. "C’est l’une des grandes familles qui a plusieurs courants", précise Vincent Miéville, pasteur d’une église évangélique libre, président de l’Union des Églises Protestante Évangéliques Libres (UEEL). Très souvent, cette confession du christianisme est associée aux États-Unis, où le protestantisme évangélique connaît un grand succès. Pourtant, il est issu de "la Réforme radicale qui a eu lieu en Europe au 16e siècle", selon Pierre-Yves Kirschleger, maître de conférence en histoire contemporaine.
Pour les évangéliques, "la structure fondamentale est l’église locale", indique Vincent Miéville. C’est pourquoi la communauté a une place toute particulière dans leur foi, le lieu de culte étant le centre névralgique. "C’est ce qui participe à la diversité des courants évangéliques", affirme le président de l’UEEL. En effet, chaque paroisse peut avoir son fonctionnement propre, ce qui peut mener à des différences en fonction des lieux. Une certaine part des églises évangéliques vivent ainsi la foi d’une manière décomplexée et extravertie, "ce qui attire certaines personnes et peut en rebuter d’autres". Cependant, certains courants ont une pratique religieuse semblable à celles des catholiques, plus calme et traditionnelle.
En général, les évangéliques se retrouvent dans les grandes affirmations théologiques de la réforme protestante. Notamment, ils croient en une bible normative, en l’universalité du message de l’évangile et en l’importance d’une conversion. "Ils se définissent d’abord par leur conversion, leur rencontre avec Dieu", estime le père Miguel Desjardins, responsable du service pour l'unité des chrétiens à la Conférence des Évêques de France (CEF). C’est pourquoi ils sont particulièrement engagés et mobilisés pour "promouvoir la parole de l’Evangile partout et dans toutes les sphères de la société". Cela joue en partie sur le recul des Églises luthérienne et réformée, et sur l’avancée des évangéliques.
Aujourd’hui encore, les stéréotypes sur l’évangélisme sont nombreux. L’idée d’un fort prosélytisme des évangéliques est très ancrée dans les mentalités en raison des branches de la confession qui envoient des adeptes prêcher dans la rue ou faire du porte à porte. "Il y a une forme de stratégie et de réflexion sur où il serait pertinent de s’installer", explique Vincent Miéville. Mais il insiste sur le fait qu’en France, "la réalité est celle d’un témoignage certes convaincu mais respectueux de l’autre". Qui plus est, cela représente un faible pourcentage des pratiquants.
Mettre de côté les clichés permet aux différentes confessions d’instaurer un réel échange. Qu’il s’agisse de la CEF, de la CNEF ou de la Fédération protestante de France, toutes s'investissent aujourd’hui dans le dialogue interconfessionnel. Le père Miguel Desjardins insiste sur la mise de côté de l’appartenance religieuse et la nécessité de garder "la main tendue vers les autres communautés chrétiennes", ce qui permet de travailler ensemble et non en opposition. "On a trop tendance à opposer les Églises historiques aux évangéliques", estime Pierre-Yves Kirschleger, alors que les liens sont bien plus nombreux que les différences.
Cette émission interactive de deux heures présentée par Melchior Gormand est une invitation à la réflexion et à l’action. Une heure pour réfléchir et prendre du recul sur l’actualité avec des invités interviewés par Véronique Alzieu, Pauline de Torsiac, Stéphanie Gallet, Madeleine Vatel et Vincent Belotti. Une heure pour agir, avec les témoignages d’acteurs de terrain pour se mettre en mouvement et s’engager dans la construction du monde de demain.
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