"L’Esprit de vérité vous conduira dans la vérité tout entière"
Méditation de l'évangile (Jn 16, 12-15) par le père Bernard Devert
Chant final: "Viens Saint-Esprit, nous t'attendons" par Grégory TURPIN
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« J’ai encore beaucoup de choses à vous dire,
mais pour l’instant vous ne pouvez pas les porter.
Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité,
il vous conduira dans la vérité tout entière.
En effet, ce qu’il dira ne viendra pas de lui-même :
mais ce qu’il aura entendu, il le dira ;
et ce qui va venir, il vous le fera connaître.
Lui me glorifiera,
car il recevra ce qui vient de moi
pour vous le faire connaître.
Tout ce que possède le Père est à moi ;
voilà pourquoi je vous ai dit :
L’Esprit reçoit ce qui vient de moi
pour vous le faire connaître. »
Source : AELF
L’Esprit de Vérité vous fera connaître ce qu’aujourd’hui vous ne pouvez pas porter, pas seulement en terme de responsabilité comme témoins de l’Evangile, mais aussi pour accueillir ce que nous sommes appelés à devenir.
Connaître ne relève pas, ici, d’une connaissance mais d’une naissance, comme l’a vécu Nicodème dans sa rencontre avec Jésus : un étonnement, suivi d’un émerveillement, le poids de ses finitudes s’est comme évanoui
Qui n’en a pas fait l’expérience dans une relation d’amour, de grande amitié qui fait exister. Quand des êtres s’aiment, les différences n’entravent pas les relations, elles les subliment.
Tout amour est naissance.
Naissance pour passer de soi à l’autre soi, où pour reprendre les mots de Maurice Zundel : la vérité n’est pas une idée, mais quelqu’un.
Ce « quelqu’un » est le Christ qui se fait reconnaître dans l’effacement. Comment s’en étonner, l’amour ne s’impose pas, il se propose à notre liberté.
Au moment où les deux disciples sur le chemin d’Emmaüs reconnaissent le Ressuscité, Il disparait à leur regard. Là, encore un même étonnement et cette surprise joyeuse pour se dire l’un et l’autre : notre cœur n’était-il pas tout brûlant quand Il nous parlait.
On comprend, on ne voit bien qu’avec le cœur.
De cette rencontre que firent ces deux frères en humanité, surgit alors une lumière pascale, celle d’une libération. Ce qui était jusque-là captif devient oblatif. Tout s’ouvre, la joie de s’inscrire dans une relation vraie, porteuse de sens et par-là même du sens de l’autre, jamais en rupture avec le Tout-Autre, incroyablement proche.
Il m’est arrivé, dit Christian Bobin, ce qui n’arrive qu’après la mort, j’ai ouvert les yeux, j’ai vu les visages s’assombrir et ton soleil monter.
C’est l’éclat de ce soleil, l’espérance, qui nous permet de sortir de nos accablements pour entrer dans la joie de ce que nous sommes appelés à connaître. Voici ce que suscite la foi jusqu’à envisager, ici et maintenant, de rayonner de cette lumière.
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