Frère Jean-Pierre Schumacher s'est éteint ce dimanche 21 novembre 2021, à l'âge de 97 ans, au Maroc. Il était le dernier survivant de la communauté de Tibhirine, dont sept religieux avaient été enlevés et tués en 1996. Le 8 décembre 2018 à Oran, il avait assisté à la messe de béatification de ses frères de communauté.
Il y a 25 ans, dans la nuit du 26 au 27 mars 1996, sept des moines du monastère du monastère cistercien de Notre-Dame de l’Atlas, en Algérie, étaient enlevés puis exécutés. Seuls frère Amédée, mort en 2008, et frère Jean-Pierre ont pu leur échapper. Ils se sont ensuite installés au Maroc, là où Jean-Pierre Schumacher s'est éteint ce dimanche 21 novembre 2021, à l'âge de 97 ans.
Frère Jean-Pierre avait assisté, le 8 décembre 2018 à Oran, à la messe de béatification de Christian, Luc, Célestin, Michel, Christophe, Paul et Bruno, les sept moines exécutés en 1996. Mais aussi de 12 autres religieux mort pendant la guerre civile algérienne.
À l'occasion de la disparition de frère Jean-Pierre Schumacher, RCF vous propose de réentendre l'émission "L'héritage spirituel des frères de Tibhirine", avec Christophe Henning, journaliste, auteur de nombreux livres sur les moines de Tibhirine, Père Jean-Marie Lassausse, prêtre de la Mission de France, auteur de "N'oublions pas Tibhirine ! Quinze ans avec les martyrs de l'Atlas" (éd. Bayard, 2018) et le Père Christian Salenson, prêtre du diocèse de Nîmes, auteur de "Prier 15 jours avec Christian de Chergé" (éd. Nouvelle Cité, 2017).
Ils avaient choisi une vie contemplative en terre d'islam. L'exemple qu'ils ont donné est celui d'une fidélité simple et quotidienne. "La plus grande valeur qu'on vécue les moines est la fidélité à Dieu, mais aussi une fidélité à une population qu'ils aimaient bien, une fidélité aussi à une terre", selon Jean-Marie Lassausse. Malgré les menaces, les religieux avaient décidé de rester fidèles à leur mission de prière confiée par l'Église d’Algérie, de rester fidèles à leurs frères et amis musulmans touchés en plein cœur par cette guerre civile qui décimait le pays.
Dans son testament, Christian de Chergé, le prieur de Tibhirine, a écrit : "S'il m'arrivait un jour - et ça pourrait être aujourd'hui - d'être victime du terrorisme qui semble vouloir englober maintenant tous les étrangers vivant en Algérie, j'aimerais que ma communauté, mon Église, ma famille, se souviennent que ma vie était DONNÉE à Dieu et à ce pays." Des mots qui n'étaient pas destinés à être publics, comme le précise Christophe Henning.
"Ils étaient dans ce dialogue constant avec l'islam, à travers des voisins, à travers la littérature musulmane, à travers les formes de la culture musulmane, comme le dit le P. Salenson, c'est une vie chrétienne qui se construit en permanence dans ce vis-à-vis, dans ce face-à-face, dans ce frères-à-frères." Pour le prêtre, c'est de toute évidence "un message qui va nous servir dans les années à venir".
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