« Ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson » (Jn 6, 52-59)
Méditation par le Père Sébastien Antoni
Chant Final : "Qui mange ma chair" par RESURREXIT(Ensemble vocal)
En ce temps-là,
les Juifs se querellaient entre eux :
« Comment celui-là
peut-il nous donner sa chair à manger ? »
Jésus leur dit alors :
« Amen, amen, je vous le dis :
si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme,
et si vous ne buvez pas son sang,
vous n’avez pas la vie en vous.
Celui qui mange ma chair et boit mon sang
a la vie éternelle ;
et moi, je le ressusciterai au dernier jour.
En effet, ma chair est la vraie nourriture,
et mon sang est la vraie boisson.
Celui qui mange ma chair et boit mon sang
demeure en moi,
et moi, je demeure en lui.
De même que le Père, qui est vivant, m’a envoyé,
et que moi je vis par le Père,
de même celui qui me mange,
lui aussi vivra par moi.
Tel est le pain qui est descendu du ciel :
il n’est pas comme celui que les pères ont mangé.
Eux, ils sont morts ;
celui qui mange ce pain
vivra éternellement. »
Voilà ce que Jésus a dit
alors qu’il enseignait à la synagogue de Capharnaüm.
Source : AELF
Manger de la chair et boire du sang ? Sérieusement ? On se croirait dans une série en streaming consacrée aux vampires ou aux cannibales d’une tribu reculée. Manger de la chair ? Sérieusement ? Avez-vous bien réfléchi à cet appel et au véritable scandale qu’il suscite ou devrait susciter pour toute personne normalement constituée ? Oui, mais voilà, c’est Jésus qui le dit… et aujourd’hui pour nous, comme hier pour les Juifs, il ne recule pas dans son affirmation : "Si vous ne mangez pas la chair du Fils de l'homme et ne buvez pas son sang, vous n'avez pas la vie en vous.” Pour comprendre, recourons non pas à un saint, mais à Aristote. On se lance dans ce concept philosophique de la réalité ? Je sais, il est tôt ce matin… mais allez, on essaye, vous verrez, ce n’est pas aussi compliqué qu'il n’y paraît. Ce qui compte est de comprendre que la réalité est constituée de deux choses : la substance et l'accident. La substance est ce qui est une chose dans sa réalité la plus profonde. L'accident est la partie externe. Pour simplifier, c'est un peu comme dire que quand quelqu'un veut exprimer à quelqu'un d'autre qu'il l'aime, il l'embrasse. En substance, c'est de l'amour, extérieurement un câlin. L'Eucharistie est la même chose : en substance, c'est réellement Jésus, extérieurement c'est du pain et du vin, de sorte que ce pain et ce vin sont la partie externe d'une réalité beaucoup plus profonde. En ce sens, nous mangeons et buvons réellement le corps et le sang du Christ. C’est plus clair ? Très souvent, nous devons faire l'expérience scandaleuse du signe extérieur. Cela s'est également produit dans les attentes du peuple de la Bible. La demande d'un Messie libérateur a dû composer avec la réalité d'un enfant fragile, né pauvre et presque en secret. Pourtant, cet enfant est le Fils du Tout-Puissant. S'il est Tout-Puissant, pourquoi prend-il la forme de la faiblesse et de la fragilité ? Parce que la puissance de Dieu n'est jamais de la tyrannie, c'est la "force douce" de celui qui sait que la force qui peut tout est l'Amour.
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