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En 2007, Michel Cool a fait une expérience intérieure qui a bouleversé sa vie. Il l'a d'ailleurs racontée dans son livre 'Conversion au silence' (éd. Salvator, 2011). Depuis, il y a eu les attentats en 2015 qui ont plongé notre pays dans la peur de l'autre. Lui pensait être 'protégé' depuis sa rencontre avec le Christ a cédé un temps au repli sur soi et à la méfiance. Jusqu'à une prise de conscience. Il a écrit 'De quoi avons-nous peur ?' (éd. Salvator) pour dire combien la peur est 'l'ennemie numéro un de la foi'.
Le 25 janvier 2007, à l'abbaye Notre-Dame de Scourmont, en Belgique, Michel Cool décide de faire une promenade avant de prendre la route pour rentrer chez lui. Au détour d'un chemin, le journaliste est 'pris d'une crise de larmes phénoménale'. Il ne se souvient pas combien de temps ça a duré, probablement longtemps. 'C'était à la fois violent et doux.' Et juste après un sentiment de 'libération, de joie, d'insouciance de l'âme'.
'Je suis là, je t'aime, tu n'es pas seul' : ce sont les mots qu'il a 'entendus résonner dans [son] cœur, des mots simples suggérés par le silence de la présence'. Il lui faudra du temps pour ensuite comprendre cette expérience. 'Trois ans d'approfondissement, de décryptage, de prise de distance par rapport aux événements.' Dans sa 'Conversion au silence' il décrit 'une ardente obligation de témoigner'. Il confie aussi que depuis, il ressent 'un impérieux devoir de relire régulièrement sa vie' et de fréquenter les Écritures, de méditer la parole de Dieu.
Une expérience spirituelle vécue après un licenciement suivi de peu par la mort de son père - avec cette 'impression d'être amputé d'une part de sa vie'... Il y a eu aussi l'expérience de la maladie, 'le coup de grâce' comme il l'appelle. Lui qui était plutôt en bonne santé s'est trouvé à l'hôpital pour des problèmes cardiaques. Des épreuves qui obligent à être plus vrai, plus humble. 'Je n'étais pas seul, mais il y avait en moi une grande solitude, une grande détresse, un grand désert intérieur.' Mais aussi 'la fragilité prédispose à vivre de vraies rencontres gratuites...'
'Cette conversion au silence m'a fait entrer dans une autre dimension de la foi qui pour moi est à présent, et je l'espère jusqu'au terme de ma vie terrestre, une histoire d'amour.' Michel Cool était déjà chrétien, baptisé, engagé dans l'Église. Enfant, il avait même une 'très grande sentimentalité religieuse', décrit-il. Journaliste pour La Vie ou Pèlerin, il avait beau être 'en prise directe avec la vie de l'Église et les communautés croyantes', il vivait 'un christianisme tiède'. Il confie : 'Je n'avais pas fait la rencontre personnelle qui fait que ça change tout dans votre vie, qui fait que le Christ est une personne.'
Après cette expérience spirituelle radicale, profonde, Michel Cool pensait 'être prémuni, protégé, immunisé'. Comme si la foi était comme un rempart contre les 'intempéries de l'histoire'. Évidemment il n'en est rien. 'Je dirais peut-être même d'avoir fait l'expérience d'être extrêmement vulnérable depuis que j'ai été visité par le silence de la présence, comme je dis souvent.' Aussi quand la France a connu une vague d'attentats terroristes, comme beaucoup, lui aussi a cédé à la peur. Au point d'éviter un voisin tunisien avec qui il discutait volontiers auparavant.
'Ce qui m'a surpris justement c'est que moi qui étais quelqu'un de bienveillant, curieux des autres, aimant la relation, d'un seul coup j'évitais de renconter certaines personnes parce qu'elles ne croyaient pas comme moi...' C'est cela dont il parle dans son dernier livre : comment lui qui avait été à l'initiative de rencontres interreligieuses a pu en arriver là. Comment la peur l'avait incité à agir 'en incohérence totale' par rapport à tous ses engagements précédents. Et à l'encontre de ce qu'il avait reçu sur ce petit sentier des Ardennes. 'Je suis en train de renier celui qui m'a dit ça', s'est-il dit. 'J'ai compris que la peur était l'ennemie numéro un de la foi.'
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