"Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel"
Méditation de l'évangile (Jn 6, 44-51) par le père Sébastien Antoni
Chant final: "Pain pour l'homme" par Jean Paul et Brigitte Artaud
En ce temps-là,
Jésus disait aux foules :
« Personne ne peut venir à moi,
si le Père qui m’a envoyé ne l’attire,
et moi, je le ressusciterai au dernier jour.
Il est écrit dans les prophètes :
Ils seront tous instruits par Dieu lui-même.
Quiconque a entendu le Père et reçu son enseignement
vient à moi.
Certes, personne n’a jamais vu le Père,
sinon celui qui vient de Dieu :
celui- là seul a vu le Père.
Amen, amen, je vous le dis :
il a la vie éternelle, celui qui croit.
Moi, je suis le pain de la vie.
Au désert, vos pères ont mangé la manne,
et ils sont morts ;
mais le pain qui descend du ciel
est tel que celui qui en mange ne mourra pas.
Moi, je suis le pain vivant,
qui est descendu du ciel :
si quelqu’un mange de ce pain,
il vivra éternellement.
Le pain que je donnerai, c’est ma chair,
donnée pour la vie du monde. »
Source : AELF
Jésus, c'est certain, n'est pas grec ! En tous les cas, il ne parle pas comme un grec... Il ne semble pas maîtriser cette langue abstraite des philosophes. Il préfère utiliser un langage concret, peut-être parce que la Bible est sa langue maternelle, mais aussi parce que le salut de Dieu n'appartient pas seulement au monde des idées. Il n'est pas seulement une sagesse, mais il est une expérience vécue par l'homme, quelque chose d'aussi concret qu'un corps nourri par du pain, une graine qui germe ou une brebis portée par un berger.
Voilà donc Jésus qui explique qu'il faut manger sa chair pour avoir la vie éternelle, comme les Hébreux ont mangé la manne de Moïse pour survivre dans le désert. Jésus pensait pouvoir être compris de ses auditeurs, habitués à lire la Bible allégoriquement. Certains l'ont compris, et c'est pourquoi nous avons encore ce texte. D'autres passent à côté en ne comprenant pas, ou en faisant semblant de ne pas comprendre ce que dit Jésus : ils demanderont comment ils pourraient lui croquer un bras ou une jambe...
Pourtant, dans la culture de l'époque, c'était facile de comprendre qu'il parlait de façon allégorique, d'autant plus que dans l'araméen que Jésus utilisait pour parler, il fait un jeu de mots qui rend plus évident encore qu'il faut comprendre spirituellement et non littéralement ses paroles : en hébreu, un même mot signifie à la fois la "chair" et la "bonne nouvelle", l'évangile.
Ce que Jésus offre au monde pour qu'on le prenne, pour qu'on le mange, qu'on l'assimile, ce n'est pas les protéines de son corps, évidemment, mais c'est sa vie qui est bonne nouvelle de l'amour de Dieu offert au monde. Le monde, c'est vous cher auditeur... C'est à chacun de nous que le Christ se donne ainsi à manger, pour que nous en nourrissions notre être, et qu'ainsi, nous ayons la vie éternelle. Bon appétit !
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