" Moi, je vous dis de ne pas jurer du tout "
Méditation de l'évangile (Mt 5, 33-37) par le Père Michel Quesnel
Chant final : "Fais-moi renaître" par le Collectif Béatitude
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Vous avez encore appris qu’il a été dit aux anciens :
Tu ne manqueras pas à tes serments,
mais tu t’acquitteras de tes serments envers le Seigneur.
Eh bien ! moi, je vous dis de ne pas jurer du tout,
ni par le ciel, car c’est le trône de Dieu,
ni par la terre, car elle est son marchepied,
ni par Jérusalem, car elle est la Ville du grand Roi.
Et ne jure pas non plus sur ta tête,
parce que tu ne peux pas
rendre un seul de tes cheveux blanc ou noir.
Que votre parole soit “oui”, si c’est “oui”,
“non”, si c’est “non”.
Ce qui est en plus vient du Mauvais. »
Source : AELF
Les orientaux et les méridionaux ont la réputation de faire des serments à tout bout de champ. C’était la même chose au temps de Jésus. On prenait à témoin des lieux de sainteté, des personnes aimées ou des puissances surnaturelles pour garantir que l’on ne mentait pas : « Je te le jure sur la tête de ma mère… » J’évoque cette pratique en y mettant l’accent…
Jésus dénonce cette pratique, qui est une façon de se réfugier derrière un autre, voire derrière le Tout-Autre, pour donner plus de force à ce que l’on dit. Il demande à ses disciples de vivre dans la vérité, tout simplement : « La vérité vous rendra libres », peut-on entendre de sa bouche dans l’évangile de Jean (Jn 8, 32).
Matthieu met les points sur les i : « Que votre parole soit ‘oui’, si c’est ‘oui’, ‘non’, si c’est ‘non’. Ce qui est en plus vient du Mauvais. » Celui qui jure prétend faire appel à une réalité bonne, alors qu’il ne se réfère finalement qu’aux puissances du Mal.
Mentir est fréquent chez les enfants ; les mensonges qu’ils prononcent ont le plus souvent pour objectif de ne pas se faire punir. Mentir, c’est régresser vers l’enfance, alors que l’on devrait en être sorti lorsqu’on est adulte.
Certes, dire la vérité demande souvent du courage. On la prononçant, on prend des risques. Jésus en fournit un bon exemple au moment de la Passion. Au grand prêtre qui lui demande « Es-tu le Christ, le Fils du Dieu béni ? », il répond dans l’évangile de Marc : « Je le suis. » On connaît le résultat (je cite à nouveau Marc) : « Tous prononcèrent qu’il méritait la mort » (Mc 14, 61-63).
Donne-nous, Seigneur Jésus, le courage de la vérité. En cela, nous t’imiterons. Tu es toi-même « le Chemin, la Vérité et la Vie » (Jn 14, 6).
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