"N’empêchez pas les enfants de venir à moi, ..." Mt 19, 13-15)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
    on présenta des enfants à Jésus
pour qu’il leur impose les mains en priant.
Mais les disciples les écartèrent vivement.
    Jésus leur dit :
« Laissez les enfants,
ne les empêchez pas de venir à moi,
car le royaume des Cieux est à ceux qui leur ressemblent. »
    Il leur imposa les mains,
puis il partit de là.

Source : AELF

Méditation   Pasteure Héléna Vicario

L’enfant est celui qui connait ses besoins. C’est un don que nous perdons avec le temps, celui d’être connecté non seulement avec notre corps mais avec nos besoins profonds. Avec les années, on se perd un peu et on erre d’une relation insatisfaisante à une autre. Nous apprenons peu à peu à dire non à ce qui ne nous convient pas, au plus profond de nous. L’enfant lui sait, et n’a pas peur de quitter, de dénouer des relations qui ne lui vont pas. Il est aussi celui qui sait rêver sans limites de temps ou d’espace.

L’enfant que l’on présente à Jésus c’est aussi celui qui sait exprimer ces besoins. Combien de fois en tant que pasteure je rencontre des croyants qui n’osent pas demander à Dieu des choses pour eux ? Prier pour les autres, bien sûr mais pour eux-mêmes… Comme si Dieu pouvait en prendre ombrage, les traiter d’égoïstes. Sans savoir que de dévoiler son cœur, et solliciter Dieu sur ce qui ne va pas, voire lui faire des reproches est le plus sûr moyen d’approfondir sa relation avec Lui, de nourrir son amitié avec le Christ, lui qui nous appelle ses amis.

L’enfant est celui qui sait qu’un autre que lui peut combler ses besoins et n’hésite pas à le solliciter, à insister quelques fois lourdement, comme dans la parabole de la veuve et du juge en Luc 18 où la veuve obtient ce qu’elle veut en répétant à satiété au juge ses demandes. L’enfant est celui qui fait confiance, qui n’a pas encore été émoussé par la vie, et qui sait qu’un Autre, le tout Autre prend soin de lui. L’enfant a naturellement le sens de la grâce, de cet amour infini du Père qui ne s’arrête pas à ce qu’on peut faire d’erroné, d’inadéquat, mais nous enveloppe quoique nous fassions dans la tendresse. L’enfant est un théologien donc qui s’ignore et nous sommes par Jésus encouragés à suivre ses pas pour entrer dans le Royaume.