" N’invite pas tes amis ; invite des pauvres, des estropiés "
Méditation de l'évangile (Lc 14, 12-14) par le Pasteur Nicole Fabre
Chant final : "Dieu des pauvres" par Samuel Olivier
En ce temps-là,
Jésus disait au chef des pharisiens qui l’avait invité :
« Quand tu donnes un déjeuner ou un dîner,
n’invite pas tes amis, ni tes frères,
ni tes parents, ni de riches voisins ;
sinon, eux aussi te rendraient l’invitation
et ce serait pour toi un don en retour.
Au contraire, quand tu donnes une réception,
invite des pauvres, des estropiés,
des boiteux, des aveugles ;
heureux seras-tu,
parce qu’ils n’ont rien à te donner en retour :
cela te sera rendu à la résurrection des justes. »
Source : AELF
Jésus a été invité, un jour de sabbat, par un des chefs des pharisiens. Rappelons que les pharisiens sont des croyants profondément fidèles dont le premier souci est de permettre à tout le peuple de vivre une relation à Dieu dans tous les détails de la vie quotidienne. « Quand tu donnes un déjeuner ou un dîner, n’invite pas tes amis, ni tes frères, ni tes parents, ni de riches voisins ». Est-ce un reproche dans la bouche de Jésus ? Veut-il humilier cet homme qui a eu le courage de l’inviter, publiquement ? Ce n’est pas la manière de faire de Jésus. Mais il introduit son hôte et les autres convives dans le secret de l’agir de Dieu, ce que nous découvrirons à la résurrection : Dieu fait entrer dans sa présence les pauvres, les estropiés, les boiteux, les aveugles. Jésus l’avait déjà fait entendre en prononçant les béatitudes. Il l’a mis en œuvre en guérissant, tout au début du repas, un homme, malade d’un excès d’eau dans son corps. Dieu ne cesse d’inviter des personnes qui n’ont rien à donner en retour, à l’image de ce que nous sommes, qui que nous soyons. Oui, Il est celui qui partage avec tout homme, toute femme, tout enfant, tout vieillard qui entend son appel, quel que soit l’âge ou le rang dans la société. Ceux qui l’invitait se considéraient comme des justes, des personnes dignes d’être accueillies par Dieu, dignes de pouvoir parler en son nom, juger en son nom, comme nous pouvons nous considérer parfois. Or Jésus ne désire pas rencontrer l’image que nous donnons de nous-mêmes, mais bien ce que nous sommes profondément. Et, reconnaissons-le, nous sommes des boiteux, des aveugles, des pauvres. Il n’y a pas de honte à rencontrer ainsi Celui qui nous aime infiniment. Si nous nous laissons ainsi accueillir en simplicité, avec tout ce qui boite en nous, tout ce qui ne voit pas clair, peut-être inviterons-nous naturellement des personnes qui nous ressemble vraiment, non pour qu’elles nous rendent l’invitation, mais pour célébrer notre fraternité profonde sous ce regard de Dieu.
Alors, qui avons-nous déjà invité à notre table ?
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