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"Nous avons vu des choses extraordinaires aujourd’hui !" (Lc 5, 17-26)

Un article rédigé par Bernard Devert (50596) - RCF,  - Modifié le 6 décembre 2021
Prière du matin"Nous avons vu des choses extraordinaires aujourd’hui !" (Lc 5, 17-26)

"Nous avons vu des choses extraordinaires aujourd’hui !"

Méditation de l'évangile (Lc 5, 17-26) par le père Bernard Devert

Chant final: "Veilleurs, bénissez dieu" par l'ensemble vocal RESURREXIT

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Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

Un jour que Jésus enseignait,
il y avait dans l’assistance des pharisiens
et des docteurs de la Loi,
venus de tous les villages de Galilée et de Judée,
ainsi que de Jérusalem ;
et la puissance du Seigneur était à l’œuvre
pour lui faire opérer des guérisons.
Arrivent des gens, portant sur une civière
un homme qui était paralysé ;
ils cherchaient à le faire entrer
pour le placer devant Jésus.
Mais, ne voyant pas comment faire à cause de la foule,
ils montèrent sur le toit
et, en écartant les tuiles,
ils le firent descendre avec sa civière
en plein milieu devant Jésus.
Voyant leur foi, il dit :
« Homme, tes péchés te sont pardonnés. »
Les scribes et les pharisiens se mirent à raisonner :
« Qui est-il celui-là ? Il dit des blasphèmes !
Qui donc peut pardonner les péchés, sinon Dieu seul ? »
Mais Jésus, saisissant leurs pensées, leur répondit :
« Pourquoi ces pensées dans vos cœurs ?
Qu’est-ce qui est le plus facile ?
Dire : “Tes péchés te sont pardonnés”,
ou dire : “Lève-toi et marche” ?
Eh bien ! Afin que vous sachiez que le Fils de l’homme
a autorité sur la terre pour pardonner les péchés,
– Jésus s’adressa à celui qui était paralysé –
je te le dis,
lève-toi, prends ta civière
et retourne dans ta maison. »
À l’instant même, celui-ci se releva devant eux,
il prit ce qui lui servait de lit
et s’en alla dans sa maison en rendant gloire à Dieu.
Tous furent saisis de stupeur et ils rendaient gloire à Dieu.
Remplis de crainte, ils disaient :
« Nous avons vu des choses extraordinaires aujourd’hui ! »

Source : AELF

Méditation Père Bernard Devert

Que d’ouvertures, pas seulement parce que le toit de la maison a été enlevé pour descendre le paralysé sur son brancard, mais en raison d’un inattendu qui en bouleverse plus d’un à partir de cette parole de Jésus : Homme, tes péchés te sont pardonnés.

La relation est directe, riche d’une infinie tendresse.

Certes, il a fallu entendre des esprits chagrins, bornés, la tentative d’assombrir ce moment de vie. Reconnaissons que choisir la vie et ce qui fait vivre fait parfois peur, tant cette proposition introduit un appel à changer et faire changer.

Christ ne se lasse ni ne se décourage jamais tant sa confiance en l’homme est inexorable.

Pourquoi avons-nous tant de peine à entrer dans cette vie nouvelle, gardant jalousement nos paralysies pour ne point faire ce saut si libérant que le Seigneur nous propose.

Serions-nous trop installés dans nos certitudes sans voir qu’elles nécrosent l’esprit de vérité. Christ ne s’y résout pas, alors il nous fait entendre ce matin encore la même parole qu’au paralytique : « lève-toi et marche ».

L’homme se lève et sort, le brancard sous le bras.

N’est-ce pas cela le pardon : une re-création. Le vieil homme qui sommeille en chacun s’éteint pour entrer dans une vie nouvelle, libérée et ‘libérante’. L’inattendu d’une possible marche se propose à notre liberté

Nombreux se souviennent du combat de l’archevêque du Cap, Desmond Tutu, prix Nobel en 1984 pour avoir lutté contre l’apartheid, cette discrimination honteuse contestant l’égale dignité entre les hommes.

Lors d’une cérémonie à la cathédrale du Cap, un détachement de policiers et de soldats, baïonnette au canon fait irruption. L’archevêque de leur dire : on ne peut pas se moquer de Dieu, vous avez déjà perdu. Descendant de la chaire il s’approche d’eux en souriant et leur dit puisque vous avez déjà perdu, nous vous invitons à rejoindre l’équipe gagnante.

Toute l’assistance, jusqu’à ceux venus troubler la célébration se mirent à danser. La fraternité cessa de faire tapisserie. La joie était partagée. Une fête ! Voici ce qu’est le pardon, ce cœur où Dieu se donne et pardonne.  

Alors, comment ne pas quitter ce qui est perdu, déchu pour répondre avec enthousiasme à l’appel de Celui qui est vie et nous entraîne dans des espaces inespérés.

A Capharnaüm, nombreux étaient ceux qui se sont émerveillés : nous n’avons jamais rien vu de pareil.

De pareil, sauf ceux qui dans l’appareil ne voulait justement pas changer, imperméables à toute conversion.

Permettez-moi de vous partager ce beau poème de Yehuda Amichai :

L’endroit où nous avons raison ne donnera jamais naissance à des fleurs, au printemps.

L’endroit où nous avons raison est dur et piétiné comme une cour,

mais doutes et amours restaurent le monde comme une taupe, comme une charrue.

N’est-ce pas cela la miséricorde, ouvrant à frais nouveaux le champ de nos vies.

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