"Nul n’est monté au ciel sinon celui qui est descendu du ciel" (Jn 3, 7b- 15)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
Jésus disait à Nicodème :
« Il vous faut naître d’en haut.
Le vent souffle où il veut :
tu entends sa voix,
mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va.
Il en est ainsi
pour qui est né du souffle de l’Esprit. »
Nicodème reprit :
« Comment cela peut-il se faire ? »
Jésus lui répondit :
« Tu es un maître qui enseigne Israël
et tu ne connais pas ces choses-là ?
Amen, amen, je te le dis :
nous parlons de ce que nous savons,
nous témoignons de ce que nous avons vu,
et vous ne recevez pas notre témoignage.
Si vous ne croyez pas
lorsque je vous parle des choses de la terre,
comment croirez-vous
quand je vous parlerai des choses du ciel ?
Car nul n’est monté au ciel
sinon celui qui est descendu du ciel,
le Fils de l’homme.
De même que le serpent de bronze
fut élevé par Moïse dans le désert,
ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé,
afin qu’en lui tout homme qui croit
ait la vie éternelle. »

Source : AELF

Méditation    Pasteur Nicole Fabre

Le vent souffle où il veut : Tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient, ni où il va. Nous aimons tant savoir, avoir prise, au moins un tout petit peu, sur les événements, voir sur les gens… Nicodème est un vrai chercheur de Dieu. Mais voilà : Jésus l’invite à un bouleversement radical qu’il compare à une nouvelle naissance. Il s’agit d’écouter, sans avoir une quelconque main mise sur Celui qui parle. Car Celui qui parle vient d’en haut, cela signifie d’auprès de Dieu. Il parle de ce que nous ne connaissons pas. Pierre le reconnaitra en disant, d’après cet évangile : à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Ecouter d’abord, laisser ces paroles résonner en nous, les laisser nous mettre au monde d’une manière radicalement nouvelle. Non plus dans la maîtrise, non plus dans le jugement de soi, d’autrui, du monde, mais dans l’écoute fine de ce Dieu qui a tant aimé le monde qu’il a lui donné son fils, son unique. Le Fils de l’homme lui-même est celui qui nous montre le chemin : sa mort, sa résurrection que nous venons de célébrer sont le fruit de son écoute des hommes comme de Dieu. Et c’est en Lui que nous renaissons de manière radicalement nouvelle à la vie. A l’autre bout de l’évangile, Nicodème, en embaumant Jésus, en déposant son corps dans un tombeau neuf, au milieu d’un jardin qui rappelle celui de la Genèse, ce même Nicodème se confie lui-même à Celui qui l’a transformé par ses paroles, par sa vie. Il peut manifester au grand jour sa foi qui ne sait pas, mais qui croit que Celui-là, Jésus, a les paroles qui viennent de Dieu lui-même.