Pape à Marseille : les migrants au centre des discussions des pèlerins normands

« Vous avez voulu attirer les regards vers la Méditerranée. » Le cardinal Aveline souligne l’intention du Saint-Père pour clore la messe au vélodrome où 60 000 pèlerins ont communié avec le Pape François. Ce dernier a fustigé « l’épidémie de l'indifférence » de la société face au sort des migrants. Une injonction à l’Occident de ne plus laisser la catastrophe humanitaire en Méditerranée se prolonger. 

On est tous des êtres humains et les migrants cherchent juste une vie meilleure. 

Pour son passage en France, le Pape François avait axé sa venue sur le thème de la migration. Thème important de son pontificat. Bien que loin de la Méditerranée, les Normands en pèlerinage à Marseille n’ont pas manqué cet enjeu dans leur démarche de pèlerinage. Les discussions finissent par tourner autour de l’immigration, en oubliant presque la venue du Saint-Père.

Le pèlerinage dans la cité phocéenne a commencé à 6 h 20, heure d’arrivée de l’intercité à la gare de Marseille Blancarde. Marie-Christine a encore sa tête dans sa couchette et laisse sonner son réveil pendant 8 minutes avant de l’arrêter. « D’habitude, mon téléphone dort en bas. » Les réflexes engourdis, mais les idées claires. La déléguée diocésaine à la mission universelle « aime beaucoup ce que dit le Pape ». « On est tous des êtres humains et les migrants cherchent juste une vie meilleure. C’est un objectif légitime ? » 

 Je suis venue pour l’appuyer. 

« Je n’attends rien de son homélie, je suis venue pour l’appuyer », confie Françoise quelques heures avant la messe. Tout en recrachant le sable qu’elle avale à cause du fort mistral, la paroissienne de Douvres-la-Délivrande fait le lien entre les migrants en Méditerranée et ceux qui essaient de traverser la Manche. Consciente de l’enjeu humanitaire, Françoise a voulu donner de la force au discours du Pape sur la question par sa présence. 

Lui aussi a été rattrapé par l’importance de la question migratoire dans le débat public. Pierre est assistant parlementaire et il a claqué la rentrée de son député pour assister à ces enjeux. « On a ignoré en France le sujet de l’immigration, déplore-t-il. Ce thème a été laissé à l’extrême-droite et à tous les démagos. » Pierre s’appuie également sur l’émotion générée par la disparition d’un sous-marin en mer au moment où une centaine de migrants périssaient dans la Méditerranée. Pour lui, c’est un exemple de notre indifférence à ce sujet. Ils devaient être au moins deux dans le Vélodrome à penser ainsi.