Il y a six mois, la publication du rapport Sauvé par la Ciase est venue bousculer l’Église catholique, les fidèles, mais aussi une immense majorité des prêtres qui vivent leur ministère de manière équilibrée, et qui ont été blessés par ce scandale. Leurs parents ont un rôle majeur dans leur écoute.
Après la publication du rapport Sauvé sur les abus sexuels dans l'Église catholique le 5 octobre dernier, l’émotion des parents de prêtres était vive. Pour Claudie-Anne Vairon, membre de l'Association nationale des parents de prêtres, religieux et religieuses (APPRR), et maman d'un prêtre, "cette annonce était une vraie déchirure". Nicole Morel-Darleux, elle, se remémore un "moment très difficile et douloureux, mais nécessaire". La présidente de l'APPRR a fait le choix de diffuser à l’ensemble de l’association les témoignages des évêques faisant part de leur douleur après la parution de ce rapport. Elle souligne également la souffrance des parents de prêtres abuseurs : "Il faut les aider et les accompagner. L’association les accueille avec beaucoup de sympathie."
Du côté de l’Église aussi, ce rapport a eu l’effet d’une bombe. Des parents ont alerté l'association sur des cas de "persécutions" de religieux : "Certains se font cracher dessus quand d’autres n’osent plus prendre le métro." Après la parution du rapport, Claudie-Anne Vairon constate un « soupçon général » porté envers les curés : "Il y a eu dans la présentation du rapport par les médias, une espèce de suspicion sur le fait que la pédophilie est une institution dans l’Église. C'est faux." Les religieux se sentent jugés et portent un poids lourd. Pourtant, "beaucoup de prêtres sont extraordinaires et portent l’amour du Christ, mais on en parle jamais", regrette la présidente de l'association.
Afin d’accompagner les prêtres dans leur quotidien et les écouter, certaines paroisses proposent à Paris des équipes de vie. "Ils se retrouvent entre eux, une fois par mois, chez les uns et les autres. Ils peuvent également trouver dans les paroisses des couples avec qui ils peuvent parler et échanger", explique Nicole Morel-Darlieux. Dans les diocèses parisiens, des personnes sont formées pour écouter les prêtres. La présidente de l’association constate toutefois "un accompagnement centralisé et généralisé à la capitale. Ce sujet est encore occulté ailleurs en France et il faut que tous les prêtres puissent parler".
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