"Pensez-vous que je sois venu mettre la paix sur la terre ?" (Lc 12, 49-53)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
    « Je suis venu apporter un feu sur la terre,
et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé !
    Je dois recevoir un baptême,
et quelle angoisse est la mienne jusqu’à ce qu’il soit accompli !
    Pensez-vous que je sois venu
mettre la paix sur la terre ?
Non, je vous le dis,
mais bien plutôt la division.
    Car désormais cinq personnes de la même famille seront divisées :
trois contre deux et deux contre trois ;
    ils se diviseront :
le père contre le fils
et le fils contre le père,
la mère contre la fille
et la fille contre la mère,
la belle-mère contre la belle-fille
et la belle-fille contre la belle-mère. »

Source : AELF

Méditation Père Jean-Marie Petitclerc

                Peut-être certains d’entre vous sont choqués, voire scandalisés, par la parole de Jésus qui vient de nous être rapportée : « Pensez-vous que je sois venu mettre la paix sur la terre ? Non, je vous le dis, mais bien plutôt la division ! »               

                Car, nous le savons, le désir le plus profond de Jésus ne réside-t-il pas dans l’avènement de la paix ? « La paix soit avec vous ! » N’est-ce pas par cette parole que, ressuscité, il se fait reconnaître par ses disciples ? Alors que comprendre du texte que nous venons d’entendre ?

                Il ne nous faut pas oublier que Jésus n’est pas venu apporter la paix à la manière du monde. Celle-ci est bien souvent fondée sur l’équilibre des forces (je ne t’agresse pas de peur que tu m’agresses), ou sur la tolérance (je ne te fais aucune remarque de peur que tu m’en fasses une.) La paix apportée par Jésus n’a rien à voir avec le « Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil », comme on a parfois tendance à caricaturer la communauté chrétienne.

                Pour Jésus, il ne peut y avoir de paix sans recherche de la vérité, de paix sans la promotion d’une véritable justice. Et inévitablement, la recherche de la vérité, de la justice pourra être source de conflits. Et il ne s’agit pas pour lui de vouloir esquiver les conflits… même lorsqu’ils surgissent dans la famille : conflit de génération (père / fils, mère / fille) ou difficulté de l’alliance conjugale (belle-mère / belle fille)

                Aussi ne s’agit-il pas pour le disciple du Christ de vouloir fuir les conflits, mais d’apprendre à les gérer, dans un climat d’amour et de respect. La construction de la paix passe par une saine gestion des conflits.

                Puissions-nous, tout au long de la journée, être porteur de ce feu de l’amour qui nous permet d’apprendre à vivre sans anxiété une dynamique qui peut se révéler conflictuelle !